Une défense sympathique mais un peu naïve de l'environnement

Gus Van Sant nous a habitué à des oeuvres fortes et "différentes" des films formatés Hollywood, même si l'essentiel de sa production s'inscrit dans des circuits de distribution classiques et qu'il y a même récolté quelques Oscars.
Après "Elephant", sur les fusillades dans les lycées, ou "Harvey Milk", sur l'homosexualité en politique, il s'attaque avec "Promised Land" à un nouveau sujet d'actualité particulièrement sensible : l'exploitation des gaz de schiste aux Etats-Unis.
Le film a l'avantage d'être grand public, avec en tête d'affiche Matt Damon. On peut donc espérer qu'il aura une diffusion meilleure que d'autres films sur le même sujet (comme "Gasland") et qu'il permettra à la population de prendre conscience des risques liés à ces technologies.
D'un point de vue cinématographique, le film est très bien filmé et bien joué, mais malgré un rythme intelligemment conçu, le scénario achoppe sur plusieurs écueils qui empêchent d'être totalement pris par le film.
Ainsi, Matt Damon est un peu trop "naïf", en gars gentil persuadé qu'il va sauver de pauvres gens sans avenir, en signant avec eux des concessions d'exploitation de gaz, et en disant ignorer quelles pourraient bien être les conséquences de cette exploitation. Certes, cette attitude facilite la chute, mais on se prend à regretter que le réalisateur n'ait pas opté pour une option sensiblement plus cynique. Cela aurait en outre permis une présentation plus virulente ou du moins scientifiquement étayée des risques.
De même, autre bug même s'il est plus mineur, on ne peut que rester un peu interloqué de voir le héros espérer monter physiquement tous les stands une grande kermesse pour toute une ville à lui tout seul. C'est définitivement peu réaliste qu'il puisse le croire. Mais en plus, si la société d'exploitation pour laquelle il travaille voulait assurer la réussite du projet et être crédible, elle aurait bien pu investir quelques milliers de dollars pour financer ça.
Bref, sans vouloir déflorer les rebondissements de la fin, qui sont assez bien vus, et tout en appréciant le message, il est difficile d'être convaincue et emballée à 100%. En tout cas, cela ne créera sans doute pas un effet électrochoc aux Etats-Unis, ni même forcément ailleurs...
LaureB
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le 29 avr. 2013

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