Il faut que je le revoie. En mettant des mots sur mon actuel ressentit, j’ai peur d’être beaucoup trop subjectif, plus encore que d’habitude. Il faut impérativement que je m’oblige un second visionnage, qui me permettra peut-être de percer cette carapace de noirceur absolue et monolithique, afin d’en approcher les défauts, totalement invisibles au premier abord.
Psiconautas, c’est l’histoire d’un huit-clôt. Un huit-clôt qui nous présente une île qui se meurt, et de ses habitants, rongés par la folie qui les a eux-mêmes condamné. C’est l’histoire de l’innocence détruite, car l’île et ses malheurs sont plus fort que la beauté pouvant subsister. C’est aussi l’histoire d’un monstre, un démon contenu dans ce qui est, paradoxalement, l’ultime bastion de bonté tentant de protéger l’île de l’inconscience de ses hôtes : BirdBoy.
Psiconautas est, de très loin, le film le plus sombre et le plus viscéralement dérangé de l’animation qu’il m’est été donné de voir. Je pense même être face à l’œuvre la plus obscure jamais observée pour ma part. Je ne vais pas prétendre l’avoir comprise entièrement, et c’est d’ailleurs pour cela que je souhaite le revoir une seconde fois. Ce film a-t-il vraiment un propos ? Souhaite-t-il apporter sa vision négative de l’obsolescence humaine, et de nous choquer pour nous effrayer sur les effets de la dégradation environnementale ? Ou ne souhaite-t-il que nous divertir, et nous offrant notre dose de Vantablack cinématographique ? L’espoir a-t-il sa place sur l’île ? Quel était le rôle du démon, au final ?
Je pense malgré tout que le scénario en lui-même, et son absence d’espérance, n’est pas le seul responsable de la note maximale que j’attribue dès maintenant à cette œuvre. L’animation fait des merveilles à son niveau, et le contraste entre l’aspect « mignon » des animaux humanisé et ce qu’ils vivent est un point qu’il convient de mentionner, car il reste fondamental du propos de l’œuvre, qui n’aurait pas eu le même impact avec de « simples » humains.
En réalité, je pourrais parler longtemps de ce film, de sa Bande-Originale dont la gravité pourrait tous nous placer en orbite, de ses couleurs dont dominent toujours le rouge, l’ocre et le noir, de ses questionnements sur une foultitude de sujets, de ses personnages et de leurs designs, si beau et si pathétique à la fois… Leur sort en est presque prévisible, tant le film nous rabâche constamment que l’espoir est mort depuis longtemps.
Je pourrais en discuter des heures, mais cela ne serait pas utile. Tout ce qu’il vous faut comprendre, c’est qu’une bonne cure de bonheur est fortement recommandée en guise de palliatif à Psiconautas, qui vous fera exploser à la rétine toute la futilité de votre existence. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il le fait excellemment bien.