Si John Waters était né dans une ville avec les pieds dans le sable (plutôt qu'à Baltimore), voici ce que ça donnerait : Psycho Beach Party. Pour les "Michel Palaref" : John Waters, c'est la promesse d'un film bordélique, avec un budget de baguette de pain qui se devine à chaque plan, qui se moque d'un courant de films (souvent dans les années 50/60), avec beaucoup de tension sexuelle, des délires narratifs très bizarres, et un personnage campé par un acteur trans (et qui n'est pas un gag du scénario : autant dire très en avance sur son temps). Psycho Beach Party coche toutes les cases, mais sans être autre chose qu'un nanar estival à destination d'un public déjà converti au film turbo-nul et régressif, avec un rythme qui s'écrase dès que la surprise du début (pas trop mal) est passée, une intrigue qui ne nous propose pas grand-chose (on sait qui est le meurtrier, et on ne voit pas les scènes de tueries...), et d'acteurs constamment en surjeu qui réservent vraiment ce film à un public-cible de niche (qui supporte aussi les fonds verts de vagues ignobles). On sauve quand même cette ambiance décalée nanardesque, la volonté d'inclure le personnage de l'enquêtrice trans (à la "Divine" : jamais moquée ni remise en question), le cynisme délicieux qui pousse le meurtrier à ne tuer que des personnes "différentes" (handicapée, homo, etc...), et la fin en double-twist qui nous a étonné (Sucker Punch n'a qu'à bien se tenir). C'est gras, c'est vulgaire, c'est hystérique, ça ressemble à ce gamin dopé au kilo de sucre qui court sur la plage en criant, que vous trouviez rigolo au début, jusqu'à ce qu'ils vous mette du sable dans la serviette. À vous de voir si vous en rigolez, ou si vous voulez lui faire manger son château de sable.