Des choses gentilles à dire sur ce film :
Un vrai film de sale gosse qui ne se fout pas pour autant de la gueule de son public c’est toujours un bonheur. Psycho Goreman est un bonheur. Délire un peu régressif qui sent le Banga™, les Croustibats™ et les acides, le film de Steven Kostanski mêle relecture trash de E.T., histoire d’amitié à la Terminator 2, épopée extraterrestre semi-biblique et sentai, le tout emballé à la force d’humour décalé, de gros gore qui tâche et du caoutchouc apparent.
En gros, une gamine que d’aucuns qualifieraient de petite merdeuse (Nita-Josee Hanna) se rend maîtresse d’une machine à tuer d’outre-cosmos (Matthew Ninaber/Steven Vlahos) emprisonnée sur terre. De là, le boxon intersidéral puisque s’en mêlent les anciens alliés du colosse et ses anciens ennemis, tandis que parallèlement aux querelles de pouvoir débute une belle histoire d’amitié. Une histoire simple et efficace prétexte à tous les débordements possibles : un extraterrestre brutal et sadique qui se livre régulièrement à des massacres ou des tours de passe passe contre nature, une gamine mignonne et sadique confortée dans l’idée qu’avoir le pouvoir c’est quand même cool, toute une galerie de personnages aussi funs que caoutchouteux réunis en conseils planétaires, des métamorphoses, de la baston qui éclabousse... Steven Kostanski ne se prive et ne nous prive de rien.
Mieux encore, il n’en reste jamais à la note d’intention, il ne cède pas au principe trop répandu du j’ai une idée rigolote, ça suffira bien, et ne se revendique pas d’une culture bis et de l’ironie pour cacher finalement une certaine paresse intellectuelle. Si bis, Psycho Goreman l’est, il n’en demeure pas moins extrêmement soigné à tous les niveaux. Visuellement, les designs, les costumes, les effets visuels, tout est travaillé. L’esthétique d’apparence fauchée est surtout réfléchie pour coller au maximum à l’univers et pour appuyer là où ça fait du bien.
Le scénario quant à lui est plutôt bien construit d’autant que s’il va dérouler de quoi permettre de la baston et des morts dégueulasses, il laisse de la place aussi à quelques surprises plutôt fun, par l’intermédiaire des parents notamment. Greg et Susan (Adam Brooks et Alexis Hancey) loin d’être laissés de côté au profit des gosses trouvent leur place dans l’histoire et l’engueulade de couple, assez inattendue, vient même s’insérer dans l’affrontement entre puissances extraterrestres (ah le parallèle entre les années de servitudes de PG et les années de mariage...).
Les personnages, leur dynamique et leurs interactions, sont, dans l’ensemble, aussi fouillés, de Mimi, assez attachante malgré sa psychopathie évidente, qui sort des canons habituels qui tendent à dépeindre les enfants comme des adultes modèles en miniature, à PG et son petit cœur qui bat... en passant par Greg, le genre de père à encourager son fils à prendre des risques et accessoirement à pas hésiter à grimper dans les vans des types louches parce que c’est là où on voit les plus belles collections de cartes de baseball qui existent.
Une petite pépite rafraîchissante en somme.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/psycho-goreman
Ou sinon, je regarde juste les 41 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Personnage > Agissement
Rappelle à ses troupes qui commande, nom de nom – S’exclament la même chose et en même temps – Contre-intuitif > Agit de manière ordinaire dans une situation extraordinaire – Enlève ses lunettes > dans un moment d’incrédulité, de surprise ou signifiant – N’importe quoi > Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc – Regrette – Stylé > Demande un truc en claquant des doigts
Personnage > Caractéristique
Marmonne – Vie personnelle > Problèmes familiaux/de couple
Personnage > Citation
Menace > « Vous me le paierez ! » / « Je te tuerai ! »... – Ordonne > « C’est un ordre ! » – Se plaint > « Je ne veux pas mourir »
Personnage > Méchant·e
Mégalo > Mwahahahaha ! (rire théâtral)
Personnage secondaire
Bouclier humain – Flic d’aucun secours
Réalisation
Grammaire > Passage musical – Gros plan > Pieds d’un personnage battant dans le vide – Interprétation > Regard incrédule – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Ouverture ou fin > Voix off d’introduction ou de conclusion – Ouverture > Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte – Reconstitution de souvenirs, récit, accompagnés d’une voix-off – Séquence shopping
Réalisation > Accessoire et compagnie
Ambiance > Machine à fumée sur-exploitée – Bagarre > Épée brisée au cours du combat – Objet > magique – Porte de chambre de gosse/d’ado décorée d’un panneau d’interdiction quelconque – Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux – Tension > Objet qui tombe et se brise au ralenti
Réalisation > Audio
Musique > Classique
Réalisation > Surprise !
Sous le coup de la surprise > échappe/renverse son verre
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Comique de répétition – Donne un coup de pied (sous la table) pour faire taire quelqu’un qui parle trop – Gag avec la police – Observent en catimini, les yeux ou les têtes dépassant à l’unisson
Scénario > Dialogue
À voix haute > Se parle
Scénario > Élément
Langage morse – Titre du film énoncé dans le film
Scénario > Situation
Situation > La prière, c’est sacré
Thème > N’importe quoi
Carton-pâte > Coup de poing pouet-pouet
Thème > Testostérone
Fallait pas la/le faire chier
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais