Allez à la douche !
Parfois il faut s'y prendre à plusieurs reprises pour voir ce qu'une œuvre a dans le ventre. Surtout quand celle ci est sur-vendue, associée à une pléiade d'hommages et parodies diverses et variées...
le 26 mai 2014
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Depuis quelques jours, je suis prise d'une espèce de fièvre critiqueuse. J'ai envie d'écrire, d'écrire et d'écrire.
Oui, mais écrire quoi ?
J'ai bien réfléchi pendant deux bonnes heures sur le film que j'allais critiquer maintenant. J'ai d'abord pensé à un Disney : trop de choses à dire, donc je reporte à plus tard. J'ai après pensé à écrire une critique sur Aladin (non, pas le bon...celui avec l'ami Kev Adams) et j'ai même envisagé une critique sur The Human Centipede. Ayant eu trop peur de vomir au seul souvenir de ces deux derniers, j'ai préféré traiter un bon film.
Me voilà donc attaquant le monument qu'est Psychose, l’œuvre de ce cher Alfred Hitchcock.
J'aime bien commencer par rappeler le pitch (parce que c'est bon, un Pitch) donc on va encore une fois commencer par là.
Marion Crane est une jeune femme bien sympathique et fort jolie. Elle travaille en tant que secrétaire sous les ordres d'un gentil petit patron et mène une relation assez discrète avec un gentil monsieur qu'elle ne peut « voir » que dans les hôtels miteux du centre ville de Phoenix.
Tout semble se passer assez bien dans sa petite vie sans histoires jusqu'au jour où un client ramène dans son entreprise une bonne petite liasse de billets et essaye plus ou moins de se la faire à grands coups de clins d’œil et de coups de pieds sous la table (avec moi, ça se serait soldé avec un bon gros pied dans les couilles option talons compensés, cette histoire). En bref, notre petite Marion se voit demander par son patron d'aller déposer ledit fric à la banque mais, prise d'un coup de folie, elle décide de se tirer avec. Je vous passe les détails de son périple mais sachez juste qu'elle atterrit pendant la nuit et sous une pluie torrentielle dans une espèce de motel dégueulasse tenu par un petit jeune pas trop net. Ce petit gars répondant au doux nom de Norman Bates gère l'établissement, vide en permanence depuis la déviation de la route qui passait devant jadis. Il vit seul avec sa mère, une femme malade et possessive au point que le petit Norman est sans doute un peu puceau.
Bon, je pense que ce que je vais vous dire là n'est pas un spoil parce que tout le monde aujourd'hui connaît et a déjà vu la fameuse scène de la douche. Notre chère Marion se fait sauvagement assassiner dans sa baignoire à grands coups de couteau par la douce madre Bates (première fois qu'on la voit du film d'ailleurs. Tu parles d'une entrée en scène...) Donc bon on peut je pense supposer qu'elle avait surpris peu avant son rejeton en train de se palucher gentiment sur une photo de la jolie blonde.
Bref, je vais pas en dire plus niveau intrigue mais je vous conseille à fond le visionnage de ce film qui est à mon sens l’œuvre la plus aboutie d'Hitchcock.
Alors...que dire, que dire ?
Parlons d'abord de cette ambiance si spéciale.
Ca, c'est du bon film d'horreur-thriller psychologique comme j'aime ! Je me souviens de la première fois que je l'ai vue...j'avais franchement eu les boules...et les jetons... Bref j'étais pas bien au point que ça m'avait foutu une fameuse chair de poule.
La faute à pas mal de choses.
La musique, déjà, parfaite pour te garder les nerfs à vif pendant tout le film en donnant une sorte de rythme soutenu et assez violent. Ça te cogne aux oreilles, c'est violent mais tellement mélodieux.
Le choix du noir et blanc est également assez efficace pour rendre le film un peu plus glauque et encore plus beau qu'il ne l'aurait été en couleurs. Ça donne un aspect différent et, je trouve, plus immersif.
Puis les acteurs qui sont absolument fabuleux, de Janet Leigh en superbe Marion Crane, en témoigne la scène de la douche évidemment et cette scène moins connue mais intéressante et qui m'a aussi beaucoup plu dans laquelle, fuyant Phoenix en voiture, elle croise le regard sans le vouloir de son patron qui passe au passage piéton devant elle, étonné de la voir quitter la ville alors qu'il la croyait chez elle. On la voit à ce moment passer du sourire aimable à son patron au regard troublé, anxieux puis paniqué car on se doute bien qu'elle a compris qu'il a compris qu'il y avait un truc un peu pas normal qui se tramait...(oula, elle était pas évidente cette phrase) puis Vera Miles parfaite en sœur terrorisée par les évènements en passant par le fabuleux Anthony Perkins, sans doute l'un de mes acteurs favoris grâce à ce film. Le casting est parfait. On aurait pas pu trouver mieux qu'eux, ça me semble indiscutable. Martin Balsam en Arbogast est lui aussi super convaincant en détective privé pugnace.
Et puis évidemment, que serait le cinéma sans la fameuse scène de la douche ? C'est l'une des scènes pour lesquelles je suis toujours étonnée de voir le nombre hallucinant de références ou de parodies dans d'autres œuvres (par exemple dans Le Silence des jambons : très con mais très drôle, Les Looney Toones passent à l'action ou encore dans l'un des épisodes des Simpsons Spécial Halloween...). Une scène esthétiquement impeccable car la lumière y joue bien sûr un très grand rôle (l'apparition subite, angoissante et sombre de la silhouette de la mère reste gravée dans ta mémoire bien après le film), aucun sein visible à l'écran, la musique évidemment, aucune blessure mais une tension fabuleuse et impressionnante pour les spectateurs. Cette scène ne laisse pas indifférent et a grandement collaboré à la réputation du film. C'est une véritable prouesse cinématographique.
C'est pour toutes ces raisons que ce film est pour moi l'un des plus grands chef-d’œuvre du cinéma et qu'il restera culte tant que le cinéma existera.
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Créée
le 9 oct. 2018
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11 j'aime
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