On a vu que l'idée de départ avec Psychose II était mirifique, en dépit de la grogne de puristes qui trouvaient scandaleux qu'on ose toucher à un chef-d'oeuvre comme Psychose pour palper des dollars. Cette nouvelle suite qui reprend en fait où s'est arrêté Psychose II pouvait peut-être se révéler astucieuse puisque réalisée par Anthony Perkins himself, qui est quand même le plus imprégné par ce personnage, pour ne pas dire marqué, mais force est de reconnaitre que le résultat s'avère décevant, je ne sais pas ce qui est passé dans la tête de ce pauvre Tony Perkins, lui qui clamait à qui voulait l'entendre que ce rôle trop typé avait un peu bloqué sa carrière ; un beau chèque de Universal a dû le faire changer d'avis pour qu'il reprenne son rôle une troisième fois.
Toujours est-il que le scénario voit Norman encore poursuivi par son passé, le ton est ambigu, limite malsain et plus macabre, mais Perkins se souvient du tournage avec Hitchcock, et croyant bien faire, réutilise tous les éléments ( le motel, le petit bureau, la chambre 1, la fameuse maison gothique, l'étang...en oubliant étrangement la cave) pour imposer une ambiance tendue, mais le résultat fait qu'il s'englue dans une mise en scène qui accumule tous ces poncifs dont certains attendus par le public, comme la douche qui voit un prolongement inattendu. Perkins ne laisse rien ignorer des forfaits de Bates, mais en même temps il ne souhaite pas rendre le personnage antipathique, toujours handicapé pour résoudre son complexe d'OEdipe, mais il s'égare dans quelques scènes qui ressemblent à un Vendredi 13 avec des ados mal dégrossis, et sacrifie à quelques scènes sanglantes, bref il manque à ce film une vraie mise en scène, une vraie dimension morale et surtout un vrai suspense et une tension palpable. Même si le final coupe le cordon, le film reste plat et n'est pas captivant en rappelant qu'il n'est pas donné à tout le monde de se prendre pour sir Alfred.