En 2009 s’il y avait un film que j’attendais avec impatience, c’était bien Public Enemies. J’étais sûr et certain qu’il serait le film de l’année, et ce, pour plusieurs raisons :
- Un film de gangsters, le genre que j’affectionne particulièrement.
- Michael Mann, ce monsieur qui a réalisé de très grands films comme Heat, Révélation, Collatéral, Ali,… pour ne citer qu’eux et qui est devenu avec le temps l’un de mes cinéastes favoris.
- Le casting : Johnny Depp faisant partie de mon top 5 des acteurs,
c’est illustré par deux fois avec succès dans ce style de film (Donnie Brasco de Mike Newell et Blow de Ted Demme) ainsi que Christian Bale qui est tout aussi excellent. Un face-à-face donc très prometteur ! Et entre ces deux grands acteurs la petite french touch représentée par Marion Cotillard fraîchement oscarisé pour son rôle dans la « Môme ».
Tous les ingrédients étaient donc réunis pour que je prenne une sacrée claque en sortant de la salle. En effet, j’en ai reçu une belle, mais pas du tout celle que j’attendais !
Alors soyons clair, Public ennemies n’est pas un mauvais film. Sur la forme c’est très bien filmé, Michael Mann utilise des caméras numériques HD qui apportent une excellente qualité d’image et fait régulièrement des gros plans caméra à l’épaule comme dans un documentaire afin que le spectateur capte l’émotion des protagonistes. Les scènes de braquage et de fusillade sont super esthétiques et millimétrées. Sans être extraordinaire, les acteurs sont bons. Sur ces points-là, pas grand-chose à dire.
Sur le fond par contre c’est autre chose et plus précisément au niveau du scénario, Michael Mann nous avait habitués à beaucoup mieux. Ce n’est simplement qu’une succession de gunfight et de course-poursuite. Aucune profondeur au niveau des personnages, une absence totale d’un duel psychologique entre John Dillinger et Melvin Pervis. La seule scène où on a le droit à un face-à-face est simplement vide. Personnellement, c’est sur ce plan où j’en attendais énormément, la confrontation devait être armée certes, mais également psychique. Quand on a des acteurs comme Depp et Bale on ne se contente pas du minimum syndical !
Un moment du film m’a aussi beaucoup surpris et que j’ai trouvé aberrant : la scène où Dillinger entre tranquillement dans le commissariat de police sans que personne ne le remarque (à ce moment du film, il est tout de même considéré comme l’ennemie public n°1 ) alors qu’il porte uniquement des lunettes et une moustache ! Depuis quand c’est suffisant pour ne pas le reconnaître ? Et le comble, c’est quand il entre dans le bureau de la Dillinger Squad ! À mon sens, il aurait été plus judicieux de faire une vraie transformation physique pour que cela soit plus crédible.
Je conçois que la note peut paraître dure, mais elle n’égale que la déception que je ressens encore aujourd’hui quand je visionne ce film pour la 3ème fois ! J’attends donc Michael Mann dans son dernier film en date : Hacker et Johnny Depp dans Black Mass (qui est une très grosse attente). Alors messieurs si j’ai un message à vous faire passer : NE ME DÉCEVEZ PLUS JAMAIS !!