En voila une critique difficile..Déjà car mon objectivité fût directement mise à mal par mon affection pour la série, difficile donc de ne pas jubiler bêtement devant son écran dès les premières minutes.
Car oui, le film reprend bien-sûr les forces de la série. Son design magnifiquement culotté, ses personnages attachants, son coup de crayon unique qui ne cesse de danser avec les images, son scénario et son univers complexe et intriguant, bref, les atouts ne manquent pas, loin de la.
Rebellion, c'est tout ça. Un déluge d'images noyées dans un esprit torturé, une imagerie qui parle énormément à la place des protagonistes, un scénario qui avance vers une logique de tous les instants mais qui pourtant nous prend à contre-pied, avec un petit plaisir bête et méchant mais toujours justifié.
Toutes les qualités de ce grand final savent cependant se retourner contre lui, ce qui pose une question nécessaire sur l'oeuvre elle-même ;
Suis-je happé par de la pseudo branlette intellectuelle? Toute cette fausse complexité par l'image autant que par le propos ne servirait donc qu'aux fans d'animations qui aiment se sentir intelligent devant un fossé bourré de métaphores plus ou moins subtiles?
C'est une question qui (c'est mon premier visionnage, un second ne serait pas de trop pour ajuster mon avis.) traversera forcément l'esprit arrivé à la moitié du film.
Pourquoi? Car rébellion est très souvent "Over the top", et le simple spectateur que je suis n'arrivais plus à distinguer le too much des bonnes idées. C'est peut-être à cet instant que Rebellion se prend les pieds dans le tapis.
Car non content d'être moins profond que les propos initiaux, le film donne une impression de "compensation par l'image".
Comme si Kyubey, était aussi un simple spectateur. Comme réduit au silence de la première à la dernière minute, même avant le joli rideau final après le ending.
Cette volonté scénaristique est respectable et l'oeuvre se termine dans une déroute incroyable. Tous les "reproches" adressés au film n'en sont pas, ils sont juste le reflet de ce qu'on nous montre pendant presque 2h.
Une oeuvre d'une rare qualité, qui ose aller jusqu'au bout de ses messages et ses idées jusqu'au bout sans tortiller du cul quitte à perdre quelques plumes au passage.
Madoka, c'est aussi ça, c'est une oeuvre d'art qui transpire l'amour dans ses qualités et ses travers, et ne serait-ce que pour cela, rebellion se pose comme un indispensable pour tout fans de la série.
Une belle oeuvre, orchestrée incroyablement, un saut dans le vide, qui vous laissera sur le tapis, les yeux rivés vers l'horizon, pensif et assommé.
Chapeau.