Critique de Pulgasari par Gaki-Rae-Jepsen
Obligé de mettre 10/10 sinon tu te prends une balle dans la nuque !
le 20 juil. 2011
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Oui, il existe. Le cinéma nord-coréen est bien réel. Créé dès la fin des années 40, le cinéma nord-coréen est sensé éduquer les masses. Enfin c'est le projet de Kim il Sung, qui s'aligne sur la maxime de Lénine "de tous les arts, le plus importants est le cinéma". Eh oui, c'est sur. Le cinéma est l'art populaire ultime (les Soviétiques et les Kim ne sont pas les seuls à l'avoir compris). Les premières œuvres nord-coréennes voient le jour alors que les deux Corées ne sont même pas encore séparées. Le but étant, pour papa Kim, de créer les ébauches d'un sentiment nationale et patriote, une fierté du Nord et un ennemi commun tout trouvé : l'ogre japonais, colonisateur et exterminateur pendant la Seconde Guerre mondiale. L'œuvre du premier des Kim meurt pendant la guerre de Corée pour renaitre après avec son fils, Kim Jong Il. Jeune passionné de cinéma et déjà chargé de la propagande pour papa, il réalise quelques films. Mais son œuvre marquante est en dehors des écrans. C'est bel et bien son traité "De l'art du cinéma" qui marquera le cinéma nord-coréen de son emprunte Voulu comme un traité politique, ce livre esquisse l'importance de l'art et du cinéma surtout, dans la diffusion du Juche et de la Révolution contre l'oppresseur. Kim Jong Il se pense alors comme un grand penseur du monde communiste et veut que son cinéma concurrence à la fois le cinéma américain mais aussi le cinéma soviétique. C'est un pet foireux car ce traité n'est que politique mais ne questionne pas l'esthétique, qui est pourtant la quête de l'art et que le cinéma soviétique, lui, avait révolutionné. Mais surtout, là où le bas blesse, c'est que la Corée du Nord est un pays refermé sur lui-même. Ainsi, la circulation des artistes y est impossible. Or, il faut des artistes pour mettre en application le traite du jeune Kim. Ce dernier a donc une idée : pourquoi ne pas kidnappé un réal et une actrice connus chez nos voisins du Sud pour qu'ils fassent des films pour nous ? Et bien, c'est ce que le fils Kim va faire dans les années 80. Pulgasari est l'une des œuvres produites et réalisées par les victimes de ce kidnapping artistique.
Un film qui ne peut pas être jugé ?
Ce film montre donc l'opposition classique entre le propriétaire méchant et l'honnête travailleur qui est soumis à celui-ci. Le tout sur fond de métaphore de la gourmandise et de la cupidité incarné par Pulgasari, ce kaiju qui se nourrit de métal pour grandir, dont les paysans vont se servir pour mener la révolution mais qui va se retourner contre eux. Esthétiquement, le film n'est pas révolutionnaire. Néanmoins il est intéressant, car, au vu de son contexte de production, il est important. C'est un film qui peut être difficile à juger avec nos critères car nous sommes forcément biaisais. Mais c'est un chef d'œuvre du cinéma nord-coréen, en tout cas pour les Nord-coréens. C'est un ovni, à regarder comme aucun autre film car il est né dans un univers et des conditions particuliers. En tout cas, il a le mérite de mettre un peu de lumière sur le cinéma nord-coréen qui reste, dans notre partie du monde, quelque chose qu'on ne peut imaginer exister.
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Créée
le 14 févr. 2024
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