Ne pas avoir aimer Pulp Fiction c'est un peu comme comme être incollable sur le porno: en général on évite de le faire savoir. Palme d'or au Festival de Cannes 1994 et considéré comme le chef d'oeuvre de l'année, 21 ans plus tard le deuxième film de Tarantino (on exclura My Best Friend's Birthday) continue de fasciner les cinéphiles à tel point, que le long-métrage squatte toujours dans des tops 10 des "meilleurs films de tous les temps".


Nombreux avaient été ceux qui m'ont précisé que "cette histoire non linéaire où le parcours de plusieurs personnages qui ne se connaissent pas se croisent d'une manière ou d'une autre" allait me scotcher, me mettre K.O, remettre en cause tout ce que je connaissais sur le cinéma (bon j'exagère un peu là).


Je dois reconnaître que c'est ce que j'ai commencé à me dire lorsque je n'en était qu'au début. L'ouverture avec ce couple de braqueurs (merveilleusement joué par Tim Roth et Amanda Plummer) ne comporte aucun effet spéciaux, aucune prouesse technologique et n'a rien d'une mise en scène débordante d'imagination. Pourtant elle fascine, l'interprétation, les dialogues (oh put*** les dialogues) y sont pour beaucoup.


Générique passé et ayant découpé son film en chapitre, nous suivons le parcours de deux hommes: Vincent Vega (John Travolta) et Jules Winnfield (Samuel L. Jackson) de mains venue récupérer une certaine mallette pour un certain Masellus Wallace (Ving Rhames). D'un côté, Travolta, parfaitement crédible en truand benêt et balourd et de l'autre un L. Jackson au sommet de son art. Encore une fois, si la scène est aussi propre c'est avant tout parce que Tarantino travaille ses personnages plus que n'importe quel réalisateur. Avouons le, avant d'avoir Pulp Fiction, qui aurait pu croire qu'un homme de main sirotant son Sprite, boulottant un hamburger et récitant un verset de la Bible puisse avoir autant la classe lorsqu'il flingue un mec ?


Le soucis est que... C'est tout ce qui captive dans Pulp Fiction. Et que si l'on regarde sa montre, seulement 20 minutes sur un film se sont écoulées, ce qui est regrettable, surtout lorsqu'il y a encore deux heures de films à venir.


Que ce soit le chapitre réunissant Mia Wallace (Uma Thurman) et Vincent Vega ne captive pas, à la rigueur il donne envie d'aller manger dans un fast-food mais c'est tout.. Et peut-être qu'il renforcera votre phobie des piqûres. Le chapitre réunissant Butch (Bruce Willis, aussi charismatique qu'une moule) et Marsellus est chiant à en crever. En guise, une scène de viol aussi débile qu'irresponsable: du moment qu'on met de la musique funky, qu'on zigouille son tortionnaire et qu'on balance des punchlines: le viol c'est marrant. Certes c'est un film, mais banaliser n'a jamais été très astucieux.


Bien que tous les inscrits chez Sens Critique aient sans doute vu le film, je vais éviter de m'attarder sur le dernier chapitre pour éviter tout spoil.


Au final, c'est un film long, très long, extrêmement bavard qui ne captive pas. La mayonnaise ne prend pas. Je n'ai pas vu où le film voulait en venir ni dans quelle direction il voulait aller (oui je sais que la chronologie n'est volontairement pas respectée). C'est d'autant plus regrettable surtout quand on voit le casting que QT avait réunit pour l'occasion. J'adore les films de Quentin Tarantino mais quand c'est raté, c'est raté.

Martind_Aspe
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le 15 oct. 2015

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Martin d'Aspe

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