En compilant les raisons qui font que j'aime ce film, je me rends compte qu'il constitue en fait un représentant idéal du ciné horrifique italien de cette époque :
Histoire mélangeant les "influences" (films de guerre, films de traumas post-Vietnam, films de cannibales, etc...) pour en tirer un ton et une esthétique tout à fait singuliers
Nihilisme absolu de l'intrigue, qui, passé l'heure de film, n'hésite pas à faire de son héros l'un des vilains de l'intrigue
Tournage dans les Etats-Unis bien crapoteux de l'époque
Casting hétéroclite, concerné et sympathique avec en tête de proue un Giovanni Lombardo Radice habité par son rôle de cannibale urbain
Petite touche perverse avec la voisine rentre-dedans de 14 ans qui ne rêve que d'une chose c'est de se faire John Saxon... et qui y parvient... en quelque sorte !
Musique funky en décalage avec le ton du film, et que l'on peut aisément se passer en soirée à thèmes "déhanchement et décadence"
Effets spéciaux sanguinolents réussis et tout à fait réjouissants
Le tout joliment emballé par un Antonio Margheriti qu'on a connu plus mou, et auréolé d'un léger parfum de scandale, le film faisant en effet partie des fameux Video Nasties, liste de films prohibés à la distribution vidéo en Grande-Bretagne, établie pendant les années 80.
Voici donc une bien belle conjonction d'atouts et de talents, qui rend Pulsions Cannibales franchement indispensable pour saisir la beauté du genre, aux côtés de Blue Holocaust et de l'Enfer des Zombies.