Mark Hunter (Christian Slater), adolescent timide et réservé, débarque de New York avec sa famille. Son père, cadre dans l’éducation, a rejoint le lycée d’une petite ville d’Arizona. A l’aide d’un émetteur radio offert par ses parents pour rester en contact avec ses potes de la côte est, Mark sous le pseudonyme d’«Harry la trique», va se servir des ondes pour déverser son cynisme et sa vision acerbe de la société. Il deviendra malgré lui, le porte-parole d’une jeunesse désabusée qui voit en lui l’espoir de jours meilleurs. A travers la caméra d’Allan Moyle, réalisateur canadien et par la verve de son DJ subversif, l’Amérique reaganienne de la fin des années 80 est passée au crible. Le film est un implacable pamphlet contre les institutions, en particulier l’éducation, véritable machine à broyer une jeunesse en manque de repère. Le discours de Mark va doucement mais sûrement se faire l’écho d’une génération perdue qui se sent abandonnée. Un vent de rébellion finira par souffler sur le lycée. Attention SPOILER. Mais Mark, après le suicide d’un étudiant, se verra condamné pour apologie de la violence mais trouvera en Nora (Samantha Matis) une étudiante l’ayant mis à jour, plus qu’une alliée. Fin du SPOILER. La contagion se fera nationale, quand les chaînes de TV à la solde de l’Etat viendront relayer et surtout dénaturer les propos du jeune adolescent. Christian Slater livre une prestation époustouflante, le jour adolescent timoré, la nuit véritable révolutionnaire dont les seules armes sont les mots et la musique. La musique, cet allié imparable de la liberté passant notamment par le timbre de voix si envoûtant du regretté Léonard Cohen : «Every body knows that the dice are loaded », «Tout le monde sait que les dés sont pipés ». Et si cette liberté tant convoitée n’était en fait qu’illusion ?