Quatrième volet d’une saga qui n’en méritait vraiment pas tant, « Pumpkinhead : Blood Feud » est un film bizarre. Particulièrement mauvais, surtout la faute à des comédien.nes très mal dirigés, et de plus très peu convaincants, à l’exception de l’apparition fantasmagorique de Lance Henriksen. Il ne fait jamais peur, mais se montre généreux [par moment] par un gore en décalage avec un récit qui essaye d’être trop sérieux, comme si derrière la caméra se trouvait un cinéaste qui se cherche.
Pour l’histoire, très classique, elle reprend quasiment le premier à la lettre, sauf qu’au lieu d’un enfant, le deuil tourne autour d’un amour perdu. Le scénario essaye de combiner à la fois l’univers Pumpkinhead et celui de Roméo et Juliette, en replaçant la pièce de Shakespeare, très maladroitement, dans un contexte américain. Il cherche aussi de retrouver l’ambiance redneck du premier film, sans y parvenir une seule seconde.
En toile de fond, le parti pris s’avère assez surprenant. Le film évoque, par une réactualisation contemporaine, le conflit épique entre les Hatefield et les McCoy, l’histoire vraie de deux familles qui se déchirèrent entre la fin de la Guerre civile et le début du XXe siècle. Cette direction étonnante, jamais réellement justifiée, laisse une interrogation en suspens.
Le métrage démontre pourtant une volonté affichée de proposer un truc. Et ça pourrait presque marcher, parce qu’en fait tout n’est pas à jeter. Mais ce qui échoue, comme pour le précédent volet, c’est le manque d’audace concernant le développement de l’univers, qui depuis le 2 n’a tout simplement pas évolué. Le principe d’une suite n’est pas de répéter indéfiniment la même recette.
Si, dans un certain sens, « Pumpkinhead Head II : Blood Wings » prenait une orientation intéressante, et poussait l’idée du Pumpkinhead vers d’autres directions, depuis le trois, c’est le premier film qui demeure le modèle. Rien n’est entrepris pour aller au-delà, ce que n’arrangent pas les apparitions à côté de la plaque d’un Lance Henriksen qui malgré l’âge tient pourtant toujours sa classe.
Histoire d’amour réussi, film de vengeance raté, comédie involontaire, horreur trop timorée, gore sympa, mais ambiance peu convaincante (le thème du premier « Pumpkinhead » est beaucoup utilisé, pour faire « comme si… »), sont autant de composantes d’un ensemble inégal.
Si le métrage a bien le charme des productions SyFy, dans la forme il se soustrait à une certaine folie, comme si Mike Hurst prenait trop au sérieux son entreprise, quand un traitement plus léger semblait mieux adapté. Les films proposés par Syfy sont en général un brin décalés, et c’est ce qui les rend si sympathiques, pourtant c’est exactement ce qu’il manque ici.
Ni moins bon, ni meilleurs que le « Pumpkinhead : Ashes to Ashes » de Jake West, il se situe dans la même vaine, mais sur une note différente. Sans jamais trop savoir quelle direction prendre, il est donc difficile de rentrer totalement dans l’histoire, là où le Jake West était certes bordélique, mais tenait une certaine ambiance. Pour le moment un mystère, peut être nécessite-t-il un nouveau visionnage. Ou bien c’était tout simplement mauvais… Hmmm
-Stork._