Voilà un film bien excentrique.


Au cœur de cette excentricité, on trouve Adam Sandler dont le personnage souffre d'une anxiété chronique lorsqu'il doit faire face à des interactions sociales. Il a du mal à gérer les gens, le vacarme, ou encore les réflexions incessantes de ses sept sœurs. Il souffre de légers problèmes psychologiques et se trouve facilement dans l'embarras, ce qu'il gère en se défoulant sur le mobilier.
Lorsqu'il parvient à engager une relation, il commence à s'accepter. Il a enfin le sentiment d'appartenir à quelque chose, d'être vivant et utile. En parallèle de tout ça, il se retrouve pris dans un dangereux maelström avec des escrocs essayant de lui faire cracher de l'argent.


L'intrigue n'est finalement pas le premier intérêt du long-métrage; il s'agit plutôt de l'étude d'un personnage. L'histoire inclut du pudding, une hotline de phone sex et un harmonium assez mystérieux. Comment tout cela s'imbrique ? Y trouve-t-on un sens ? Quelque part, on s'en fiche.


La réalisation de P.T. Anderson a du style. Les plans sont travaillés et ostensiblement tournés hors studio. Le réalisateur parvient sans problème à nous projeter dans la tête du personnage en nous faisant nous sentir aussi submergés par les événements qu'il l'est, permettant d'instaurer très vite de l'empathie chez le spectateur.


Si Punch-Drunk Love a été autant remarqué, c'est bien évidemment pour la performance dramatique d'Adam Sandler, habitué aux comédies à l'humour peu subtil, misant beaucoup sur le dessous de la ceinture et les excréments. Sandler prouve qu'il est un vrai acteur et qu'il aurait pu avoir une toute autre carrière s'il ne s'était pas concentré sur des films dont il était à la base.


Malheureusement, quelque chose manque pour que le film ne décolle vraiment. On peut chercher du côté de la BO qui est un peu envahissante. Cherchant certainement à nous immerger dans le bordel qu'est le monde vu par Barry Egen, Anderson nous balance de la musique à contre-emploi ou de façon un peu dérangeante, masquant presque les dialogues ou ajoutant du bruit au bruit. Que ce soit voulu ou non, c'est assez désagréable.


A voir tout de même, ne serait-ce que pour voir la (seule ?) performance dramatique d'Adam Sandler, qui serait donc capable d'autre chose.

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le 14 juin 2015

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Jake Elwood

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