Fleur bleue gentiment post-moderne
Quelque chose d'onirique. Nous crûmes un temps l'homme légèrement fou, ou autiste. Mais c'est un autisme quotidien. La bande son rythme le tissu émotionnel déconcerté d'un héros à côté de ses pompes et des nôtres. La caméra surréelle marque les trajets encadrés de longs plans séquences arrimés aux trajets linéaires des corridors. Et l'on se prend d'affection (ici, avis totalement divergents de ce que j'ai lu ailleurs) pour cet homme dont la vie, soudain, prend des allures de comédie musicales de ce que l'amour y surgit, improbable, sous la forme cataclysmique d'un harmonium que nul ne saura nommer sinon la femme aimée - bien différente des sœurs-harpies dévoratrices, élégante et suavement vorace.
Bref, c'est parfois délicatement inquiétant, suavement délicieux, tout simple comme le portrait bienveillant d'un adolescence bloquée qui s'achève en sa propre assomption. Flatte gentiment ce côté fleur bleue de scientifique naïf, que, mais oui, j'assume. Pas impérissable, donc, mais une friandise dont on garde, jusqu'au lendemain, certain parfum en bouche.