Faste et furieux

Quentin Tarantino a un fils, il est argentin et s'appelle Nicanor Loreti. Impossible de ne pas penser au cinéaste américain en découvrant, ébahi, Punto rojo, tourné en 17 jours, avec un budget ridicule. Loreti n'est pas un débutant mais c'est la première fois qu'il écrit, dirige et monte son film seul. S'amuser à en raconter l'argument est strictement inutile, puisque basé sur une délirante suite de scènes toutes pratiquement situées dans une sorte de no man's land. Ne pas croire malgré tout que Punto rojo n'obéit qu'à la logique d'un WTF intégral, son auteur connait les bons ingrédients nécessaires à une bonne série B : un rythme trépidant, un humour noir consistant et des personnages increvables, ou presque. Ils sont au nombre de trois, pas un de plus, mais le film joue habilement des situations pour les faire alterner les rôles de victime et de bourreau. Oui, le scénario de Punto rojo n'a pas été écrit par un génie, mais pas par un âne non plus, et rend hommage, au passage, à une obsession argentine : le football, tout en s'accompagnant d'une B.O tonitruante qui ne contribue pas qu'un peu au plaisir régressif pris devant ce film furieux.