J'ai toujours voué une haine farouche envers les poupées, pantins et autres mannequins, objets aussi malsains et contre-nature à mes chastes yeux que les clowns et les mini-crêtes. Je n'arrive absolument pas à comprendre ces personnes arborant triomphalement une collection de ces choses hideuses et satanistes, minuscules caricatures de l'être humain vous dévisageant de leurs yeux vides et ayant troublé mon sommeil cette nuit, moi qui d'habitude ne rêve que de starlettes peu farouches. Histoire d'exorciser ce triste cauchemar, je me résous donc à visionner le "Puppet master" de David Schmoeller. Ce qu'il ne faut pas faire pour rêver à nouveau de jeunes donzelles, franchement...
Conçu pour le marché de la vidéo par le producteur Charles Band, "Puppet master" est le premier volet d'une saga fauchée mais extrêmement lucrative dans les années 90, comptant une bonne dizaine de longs-métrages mélangeant allégrement gore, stop-motion et humour noir. Près de vingt-cinq ans après sa confection, avouons que "Puppet Master" premier du nom a sacrément mal vieilli et compte parmi ces films n'ayant aucun intérêt hormis les joyeuses créatures qui les peuplent.
Pendant à peu près une heure, il vous faudra supporter une mise en scène affreusement télévisuelle, des comédiens de seconde zone aux brushings frôlant le sacrilège capillaire et une musique tout simplement inaudible digne d'un téléfilm érotique diffusé tard sur la TNT. Si en plus vous tombez comme moi sur une copie foireuse au doublage tout aussi abject, la berezina est totale.
Heureusement que les pantins du titre viennent secouer un peu tout ce monde même si les exécutions restent bien trop timides, si l'on excepte la scène des sangsues, imaginatives et dégueulasse à souhait. Si les effets spéciaux font ce qu'ils peuvent, mélange roublard de différentes techniques, les pantins ont une sacrée gueule et bénéficient surtout d'une excellente caractérisation, loin d'être de simples boogeymens réduits et finalement bien plus complexes que les êtres de chair qu'ils trucident. Ces petits couillons m'ont parus presque attachants, c'est dire !