Puppet Master II
5.2
Puppet Master II

Film de Dave Allen (1991)

Et voilà, on s’attaque à la première suite de Puppet Master, une suite directe (il faut le préciser car c’est le bordel la chronologie de cette saga) qui n’a pas de réelle continuité avec le premier opus si ce n’est le lieu (l’hôtel), les poupées, et le fait qu’on évoque vaguement les péripéties de Puppet Master. Toujours écrit et produit par Charles Band lui-même, aux côtés de David DeCoteau qui réalisera plus tard les opus 3, 6, 7 et 9, la mise en scène est ce coup-ci confiée à David Allen, qui s’occupait des effets spéciaux du premier film, un habitué des productions de Band et sa clique, dont ce sera la seule réalisation. Et enfin, toujours Richard Band, le frère de Charles, pour la musique et qui continuera à abreuver nos oreilles de l’excellent thème de la saga. Cette suite vaut-elle le détour ? Oui ! Mieux encore, elle arrive sur bien des points à surpasser le premier Puppet Master et il en résulte une série B des plus charmantes.


Puppet Master II va nous présenter un scénario simple et assez linéaire. Les poupées vont ressusciter leur maitre, André Toulon, enterré dans le cimetière juste à côté, et vont pouvoir reprendre leur petit jeu de massacre dans l’hôtel comme c’était déjà le cas dans le premier film. On nous présente d’ailleurs très vite la belle brochette d’acteurs qui vont se faire taillader la tête par nos puppets. Ce 2ème film a d’ailleurs plusieurs similitudes avec le premier, avec notamment ce final où les marionnettes se rebiffent, mais il va tout de même étoffer un peu sa mythologie. On en apprend un peu plus sur le personnage de Toulon, son passé où il n’était encore qu’un simple marionnettiste au début du 20ème siècle en Égypte, mais également comment il semble avoir acquis ce pouvoir pour donner vie à des marionnettes. Le film nous présente d’ailleurs un nouveau puppet, Torch, sorte de Dark Vador nazi au casque à pointe, avec des balles de mitraillette en guise de dents, armé d’un petit lance-flamme. Il éclipsera d’ailleurs très vite les autres tant il en impose, aussi bien dans son visuel que par ses actes virant au politiquement incorrect (pauvre petit enfant…). Mais ce coup-ci, les marionnettes ne vont pas être la seule attraction du film et le personnage de Toulon ressuscité a une place toute particulière au sein du métrage. Avec son look à mi-chemin entre une momie et l’homme invisible, il est clairement un hommage à ces créatures mythiques du cinéma horrifique des années 30. Le problème, c’est que le retour de Toulon va commencer à générer des incohérences dans la saga (et au fil des épisodes, elles seront nombreuses). Par exemple, André Toulon, dépeint comme un gentil marionnettiste dans le premier film est ici un être assez diabolique. Ou encore une date de décès de 1941 sur la tombe de Toulon alors qu’il s’est suicidé dans le premier film en 1939. Rien de grave dans l’absolu hein, mais il fallait le signaler.


Puppet Master II va délaisser l’ambiance très étrange, parfois poétique, du premier film et va plutôt miser sur l’efficacité. Là où Puppet Master était vraiment très long à démarrer (il fallait prendre le temps de planter son univers), les meurtres interviennent ici beaucoup plus vite. Même si ce n’est pas encore tout à fait ça en termes de rythme, c’est déjà nettement mieux avec des marionnettes qui vont prendre nettement plus de place. Le travail de David Allen est une fois de plus à saluer. La stop motion est toujours super bien fichue et, quand on voit le très maigre budget du film, 780000$US, ça tient presque du miracle. Néanmoins, comme dans le premier, le gore se fait ici très discret. Même si les attaques sont parfois sadiques, cela reste visuellement toujours très gentillet. Même chose en ce qui concerne l’érotisme, on ne dénombrera qu’un seul plan boobs (signifiant la mort rapide du personnage), et un plan cul masculin. Oui oui, un mec à poil qui exhibe ses fesses. Serait-ce pour contenter le potentiel public féminin du film ? Ou est-ce l’œuvre de David DeCoteau, réalisateur homosexuel ici au poste de producteur, qui avait envie de faire plaisir à ses yeux ? Le mystère reste entier (même si j’ai ma petite idée). Le casting s’en sort plutôt bien de manière générale, mais leurs personnages ont parfois des réactions un peu crétines. Certes, c’est souvent le cas dans le cinéma horrifique, c’est d’ailleurs ce qui permet d‘amener les scènes de meurtres. Mais avouez que si vous tombiez sur cet être semi momifié, vous vous barreriez en courant non ? Ben eux non, pire encore, ils lui ouvrent le porte en lui disant « Bienvenue chez vous ».


Comme pour le premier Puppet Master, on ne peut pas dire que ce deuxième opus soit un grand film. Néanmoins, on passe un très bon moment devant cette honnête série B horrifique des plus charmantes.


Critique originale avec images et anecdotes : ICI

cherycok
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le 5 nov. 2020

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