Sorti il y a déjà seize ans, Pusher mettait en scène un dealer de pacotille se la jouant apprenti gangster mais, comme la grenouille se voulant aussi grosse que le bœuf, va peu à peu sombrer dans une succession de problèmes tous plus dangereux les uns que les autres. Un remake était forcément obligatoire, mais le plus surprenant vient non seulement du fait qu'il soit anglais mais aussi que Nicolas Winding Refn, réalisateur du film original, en soit ici le producteur...
On se demandera pourquoi le réalisateur danois s'est impliqué dans cette idiotie, peut-être pour être sûr de ne pas voir son bébé être massacré à la sauce anglaise bien que la théorie du cachet supplémentaire soit plus logique. Ainsi, ce remake reprend à l'exactitude les mêmes séquences, les mêmes dialogues et les mêmes noms, ne changeant au final que certains lieux comme par exemple la visite chez le junkie (devenu un vieux gérant de boutique minable), la transaction entre Franck et sa mule se déroulant désormais dans un bar au lieu d'une voiture ou encore le fameux "braquage" dans la salle de sport, ici transposée dans un simple appartement.
Rien de neuf à l'horizon donc, pas une seule once d'originalité, chose plutôt regrettable venant d'un film britannique qui aurait pu remodeler certaines séquences à la sauce anglaise. Que dalle, le réalisateur espagnol Luis Prieto se calquant au maximum sur le précédent film sans jamais oser quoique ce soit d'inédit. De plus, l'interprétation ne vaut hélas jamais les acteurs originaux (en particulier Richard Coyle, qui campe le rôle principal), sauf peut-être pour le magnifique mannequin Agyness Deyn, touchante en pute amoureuse, et Zlatko Burić qui reprend son rôle de Milo avec une certaine malice mêlée à une forme d'originalité pas très utile mais néanmoins rigolote.
La palme revient au jeune Bronson Webb, peinant fortement à égaler le naturel de Mads Mikkelsen. Bref, Pusher version british n'apporte rien de plus à son prédécesseur, ne faisant au final que surélever l'original et prouvant une fois de plus qu'il y a certains films qui ne méritent pas de remakes, surtout lorsqu'ils sont réalisés par des yes-man sans talent et interprétés par des acteurs peu convaincants.