DRRRRRRRRRRROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOGGGGGGGGGGGGGUUUUUUUUUUUUUUUEEEEEEEEEEE
Depuis la sortie de Drive, je me suis dit qu'il fallait que je voie rapidement d'autres Refn. A chacun sa notion de la rapidité mais c'est enfin chose faite avec le premier opus de la trilogie Pusher. Et ça dégomme. J'ai rarement vu de thriller aussi immersif, aussi jouissif. Pusher c'est l'illustration même du scénario simple mis en scène par un patron. Au fond il s'agit là d'une histoire de trafiquants de drogue comme on a pu en voir des dizaines, mais Refn sublime cette histoire par sa manière de faire naître la tension, de nous placer directement au coeur de l'action. A l'inverse d'un Drive qui est formellement très propre, ici c'est brut de décoffrage, la photo a notamment ce grain que j'apprécie particulièrement dans ce genre de thriller. Ça rend le tout encore plus crade, plus obscur. Caméra à l'épaule, nous voici plongés dans une semaine de la vie d'un petit dealer qui va virer au cauchemar complet.
Cette notion du temps et de l'espace est un gros point positif. Nous ne sommes jamais largués et toujours au contact du personnage principal, et de là naît cette tension particulièrement palpitante. Le rythme de Pusher est particulier, assez lent puisque sur le principe il n'est pas si loin d'un film en tant réel, mais il permet de s'immerger pleinement, de comprendre les enjeux auxquels se frotte ce dealer dans la mouise. Au fond, chaque scène permet de mesurer l'étendue de cette descente aux enfers qui s'accélère crescendo. J'aime par exemple ce passage dans le commissariat où tu sens que s'opère le tournant de l'intrigue, que Frank est en train de perdre le contrôlé. Il y a dans ce film cet aspect nihiliste teinté de fatalité qui le rend particulièrement excitant.
Et ça fait plaisir aussi de voir des acteurs pareils, avec des gueules atypiques et du charisme à revendre. Tout ce qui compose le film a de toute façon de la gueule, sans oublier cette BO Rock/Metal qui envoie sévèrement. Un des meilleurs thrillers que j'ai pu voir sans aucun doute. C'est tendu, cynique, il y a de l'humour noir et les pointes de violence sont tellement intenses qu'elles laissent sur le cul. A la manière d'un Drive d'ailleurs, on s'y attend mais leur intensité est tellement choquante que ça en devient surprenant. Du coup j'ai hâte de voir la suite, quasiment unanimement proclamée meilleur opus de la trilogie. Car vu la gueule de ce premier Pusher, Refn a déjà atteint des sommets. Dantesque!