Pusher, c'est l'histoire de deux amis qui se prennent pour des barons de la drogues, si ce n'est pour les rois de Copenhague, bien qu'ils aient un peu une dégaine de loosers et qu'il leur manque certainement un sens du commerce. Ils vivent des commissions qu'ils prennent en servant d'intermédiaires et des marges qu'ils touchent en achetant de la drogue à des vendeurs "de gros" puis en la revendant au détail.
On ne sait pas par quel miracle ils ont pu réussir à se forger un semblant de réputation en agissant de la sorte, surtout en voyant la maladresse dont ils font preuve par moments, mais le fait est qu'ils sont connus dans toute la ville. A tel point que Frank (Kim Bodnia), le cerveau du binôme, peut se permettre de négocier les prix en faisant la gueule. "C'est pas tout le monde qui peut faire ça !"
Malheureusement, en "prenant trop la confiance" (passez-moi l'expression), on se met à faire des choses aussi risquées qu’insensées, pour ne pas dire bêtes.
En effet, Frank demande une avance à son fournisseur, récupère une grosse quantité de marchandise, le deal tourne mal, Frank perd la drogue - inutile de préciser que personne n'est assuré dans ce milieu. N'ayant, bien évidemment, pas prévu de plan B, il se retrouve dans l'incapacité de payer son fournisseur, qui d'ailleurs est "sooooooooooooooooooon aaaami". Commence alors la course contre la montre pour pouvoir rembourser ses dettes et l'infernale descente aux enfer.
Avec sa caméra à l'épaule et son montage "brut", Nicolas Winding Refn nous téléporte dans cet environnement de misère dans lequel, à l'image d'un bon vieux western, on paye ses dettes soit en liquide, soit de sa propre vie.
Les enfants, prenez-en de la graine et ne demandez jamais à un inconnu de vous faire crédit, même s'il vous dit et vous répète que vous êtes "sooooooooooooooooooon aaaami".
Le film reste assez plaisant et agréable dans l'ensemble, il donne en tout cas envie de voir les deux autres volets de la saga.