C'est un intéressant film d'animation sur les plaisirs de la masturbation féminine, bien que toutes les femmes ne possèdent pas un vulve ainsi qu'un clitoris. Format agréable, dont la qualité graphique ne dérange en rien. Cela se veut simpliste mais au plus près des spectateurs/trices.
Ici on nous expose une pratique masturbatoire relativement fragile dans le sens où on la dérange bien que trop facilement. On pourrait donc y voir une certaine critique, voire plusieurs. En effet, on a un certain voyeurisme illustré à travers un personnage relativement animalisé. Une curiosité dérangeante de l’œil de l'homme qui s'est longtemps approprié les plaisirs féminins afin de les minimiser et de les rendre tabous. Ici, on n'a aucune barrière, pas de tabou, c'est direct et c'est ça qui est bien. On se dégage de toute timidité, gêne. On nous présente une femme qui s'en fout, et elle a bien raison, qui se fait plaisir ET ELLE A BIEN RAISON mais qui, malheureusement, se sent toujours dérangée voire coupable à cause des faits extérieurs.
Dernièrement on a une présentation de la pratique onaniste comme moyen de compréhension du corps et du plaisir. C'est je pense, ce qu'illustre très largement la seconde partie du récit (lorsque la vulve se fait la malle). Parce qu'on peut parfois redouter cette partie de nos corps qui est pourtant la plus intime et l'une des plus belles. En tant que femmes cis on nous a toujours dit de taire nos problèmes intimes, de pas étaler nos vulves partout. Pendant des décennies on diabolisait nos corps et nos envies, et puis maintenant, on se réapproprie nos anatomies et nos désirs; et ce court nous y incite grandement.