Chronique sociale centrée sur l'Amérique blanche des déclassés (White trash), Putty Hill mélange documentaire et fiction. Certes, les acteurs ne sont pas connus, ce ne sont pas des "gueules" ou des gravures de mode, comme on a l'habitude de le voir dans les grosses productions, mais leur interprétation est très convaincante. Ils jouent pour ainsi dire leur propre vie. En conséquence, un parfum d'authenticité flotte sur l'ensemble du film.
Le propos ne ressort pas du genre policier. L'histoire tourne plutôt autour de la mort d'un jeune homme et de l'organisation de ses funérailles. On se trouve clairement dans le registre de la chronique sociale, mais avec une manière de filmer différente, où les plans décentrés, l'image parfois vacillante, la mise en lumière de détails sordides, contribuent à donner à l'ensemble un aspect brut de décoffrage. Progressivement, au fil des témoignages, des tranches de vie, se dessine la cartographie subjective d'un quartier de Baltimore et la trajectoire tragique d'un jeune homme.
Au final, c'est assez intéressant.