Vivement la suite : "Des Chiffres et des lettres"
Je suis très embêté... J'aime le cinéma argentin, qui fait preuve depuis quelques années déjà d'une grande richesse, j'aime le cinéma qui prend son temps, on m'accuse même parfois de défendre vaille que vaille des films où il ne se passe rien, je suis en général très indulgent envers les premiers films (du moins quand il s'agit de films d'auteur).
Je vais donc me montrer forcément positif à l'encontre de ce premier film d'auteur argentin qui prend son temps ?
Alors là certainement pas !!!! C'est le type même de film qu'on qualifie de modeste, de délicat, de quête initiatique toute en nuance.
Situons l'histoire : une femme au foyer se consacre entièrement à sa famille, ayant visiblement mis de côté, et ce depuis longtemps, son épanouissement personnel. Mais un jour elle rencontre le puzzle, et par la même un homme, avec qui elle va s'entrainer afin de participer à un concours...
Alors déjà le puzzle comme allégorie de la reconstruction de soi, on a vu plus fin comme symbolique.
Ensuite, le contenu : fait sur mesure pour moi, le néant, il ne se passe rien, à moins bien sûr d'être proche de la petite érection à la vue d'une pièce de puzzle.
Enfin le contenant : quand on fait du cinéma d'auteur, il faut le montrer, alors l'image est jaune. Et quoi d'autre ? Rien, l'image est jaune. J'avoue que le trauma Jeunet participe peut-être un peu au ton acerbe de cette critique.
Pour résumer, j'ai eu l'impression que cette femme se vengeait sur le spectateur : "Je me suis emm.... dans la vie, alors maintenant, à toi de subir le même sort pendant 85 minutes." Et en ce sens, je ne peux que saluer la réussite de l'entreprise.