Superbe adaptation de la pièce de Bernard Shaw, Pygmalion, bien avant My Fair Lady, nous conte l’histoire de cette jeune fleuriste de Londres qui parle un argot épouvantable et qui devient le centre d’une expérience linguistique menée par le Docteur Higgins afin de la transformer en une parfaite lady… Le titre de la pièce renvoie de façon claire au mythe antique du sculpteur amoureux de sa statue et, comme dans le film futur de George Cukor, ce qui doit arriver va arriver entre le maître et sa disciple… Le traitement d’Anthony Asquith est parfait de légèreté et de grâce, le rythme ne faiblissant jamais dans un film complètement exempt de temps morts, ce qui n’est pas le cas de son illustre suivant, handicapé par son statut surajouté de comédie musicale… Pour rester dans le jeu des comparaisons, la composition de Wendy Hiller est tout aussi juste - dans un registre très différent - que celle d’Audrey Hepburn. Par contre, celle de Leslie Howard, aussi fin qu’efficace dans le rôle de ce professeur pris à son jeu, surpasse - et de très loin - celle de Rex Harrison. Au total, on a une petite perfection de forme et d’élégance, au propos intelligent et profondément humain. Un grand film, quoi !