Pierre-Olivier François s’intéresse à la Corée du Nord et nous dresse un portrait qui détonne, loin, très loin de l’image d’Épinal que l’on s’en fait ou que l’on connaît tous plus ou moins. Dictature monotone et monochrome, droits de l’Homme bafoués, propagande et endoctrinement, bref, il ne ferait pas bon vivre dans la partie nord de la péninsule coréenne.
Ce documentaire lève le voile sur ce pays fermé du reste du monde et que l’on considère (à tort ou à raison) comme une anomalie. Après avoir survécu à la guerre froide, à la grande famine (entre 1994 et l’an 2000) qui a occasionnée des millions de morts, à ses multiples crises géopolitiques, diplomatiques et militaires, on découvre un tout autre visage de ce régime dictatorial.
Pyongyang s'amuse (2019) est le fruit d’un travail de 8ans (un tournage effectué durant les quarante voyages effectués par le réalisateur), dressant le portrait déroutant d’un pays que l’on pensait connaître alors qu’il n’en est rien. Notre imaginaire collectif est constitué des rares images qui y ont été tournées (bien souvent sans autorisation) et de quelques reportages des journaux télévisés. Exit les missiles, son armée et ses goulags, le film nous permet de voir les nord-coréens d’une toute autre façon, loin des habituelles images du régime politique autoritaire et de son leader Kim Jong-un. On les voit passer du bon temps dans des parcs d’attractions, s’amuser, danser et chanter. Le boom économique nous laisse entrevoir la métamorphose de Pyongyang avec des buildings colorés qui s’érigent aux quatre coins de la ville et où les enfants jouent aux pieds des immeubles. Sans compter sur la mode vestimentaire qui évolue, oubliez les tenues sombres, elles sont colorées et s’inspirent de plus en plus de la mode occidentale.
Le documentaire de Pierre-Olivier François & Patrick Maurus à le mérite de mettre en lumière un pays et ses citoyens, de les voir sous un nouveau jour, de les humaniser et de ne pas les évoquer uniquement de façon négative comme on a toujours eu tendance à faire. N’allez pas croire que le film dresse un portrait élogieux du dictateur, il n’en est rien, il s’intéresse uniquement aux nord-coréens et à leur quotidien, loin des clichés qui ont la vie dure.
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