Puisqu'il s'agit ici d'un slasher sur fond de mythologie égyptienne (enfin, surtout, du myto, pour le reste je sais pas), et que la menace s'appelle Anubis, Dieu Mi-Homme Mi-Chacal (on ne dit pas des chacaux), grand ennemi de Papyrus dans la BD (aha), voici un petit manuel de survie simple pour affronter le dieu égyptien:
1)Ne prenez pas d'armes à feu, ça ne sert absolument à rien, Anubis peut les éviter ou semble être immunisé
2)En revanche, prenez des fumigènes ou des torches, car il semblerait que vous pourrez toujours lui bruler la gueule s'il s'approche trop
3)Venez accompagné d'une blonde (de préférence à forte poitrine), parce qu'il semblerait qu'Anubis préfère la tripoter que lui arracher le coeur. Misogyne, le film?
4)Bande de chacals, vous allez crever comme des chacals... Mais ça fait deux fois "chacal". Quoi? On dit des chacaux?
5)Et enfin, le plus important, gardez une trappe ouverte avec une échelle de secours bien en évidence pour atteindre rapidement la sortie, car apparemment, Anubis est complètement con, il ne la verra pas du tout.
Trivial, vous avez dit trivial? Mais que peut mériter ce navet intersidérale? Pour vous, l'autopsie d'une daube comme le cinéma n'en fait plus depuis des années déjà. Avec en prime, un côté premier degré affligeant qui ne permet pas au film d'accéder au statut bienveillant et tout puissant de nanar à consommer éternellement avec des amis.
Par où commencer? L'insupportable volonté de mélanger de la fiction et du documentaire? C'est non seulement maladroit, inutile, mais en plus, ce n'est même pas respecté à 100%. Là où des fictions antérieurs se jouaient de cette forme esthétique pour augmenter la sensation d'étrangeté et d'inquiétude (violation du quotidien par du fantastique, illusion de réalité, etc...), Pyramide réussit l'exploit de rater même cela. Sans doute à cause du manque de charisme de ses personnages (et aussi que, 10 ans après, le spectateur aimerait surement passer à autre chose). Alors, chers spectateurs, attendez vous à passer par tous les lieux communs de cette forme esthétique: plans subjectifs se jouant de la réduction du champ de vision, night vision "intense" où le danger peut surgir à n'importe quel moment, interviews de détresse bidons et sans émotions, etc...
Il faut finir cet article, mais je n'en ai déjà plus la force. Il y a pourtant tellement à dire. Le fait que le scénario soit minimaliste (non pas que le cinéma ait la nécessite de pondre des scénarios d'une grande complexité). Je parle ici d'écriture filmique: des éléments éparpillés dans l'incipit, mais non exploités; des personnages qui ont une esquisse de psychologie, avant que tout soit noyé dans le flot de bêtise et de panique que procure cette pyramide; des péripéties étonnamment courtes, et étonnamment pauvres. Il y avait pourtant moyen de developper l'aspect mythologique, même de manière superficielle et maladroite, pour donner de la consistance. Ici, une simple partie de cache-cache mollassonne et ennuyeuse, avec des pièges que j'ai lu dans Picsou.
Et surtout, aucune intention de réalisation. de l'exécution bête et méchante. Et pourtant, une scène symptôme, vers la fin du film, m'a tiré de mon état de latence profond. Comme une sorte de combat intérieur entre le réalisateur et son producteur (le pourtant talentueux Alexandre Aja). Pendant tout le film, les personnages sont attaqués par des sphinx (ne riez pas). Et tout à coup, à la fin, pour sauver la blonde (sursaut inutile puisque SPOIL
elle crève trois minutes plus tard)
, les sphinx se jettent sans raison sur Anubis. Comme un courageux moment de lucidité où le film, ou du moins le monstre généré par ses entrailles mécaniques et numériques, tente lui même d'arrêter le massacre en se dévorant lui même. Trop court et trop tard moment de lucidité. Il fallait y penser au moment de lire le scénario les gars.
Une sacré bonne daube, coup de coeur de nullité, de clichés, et de naïveté bête.