Je n'ai pas vu de critiques positives bien argumentées sur ce film, ce qui m'a donné envie d'en esquisser une.
Q qu'est-ce que c'est ? C'est des femmes qui se comportent comme des hommes (féminisme moderne) et des hommes qui se comportent comme des femmes (féminisation soralienne). Et à quoi cela aboutit ? A des femmes qui tapinent (pour le plaisir sensuel et la moula) car elles sont libres de leurs actions, et à des hommes qui sont des clients dociles (ce qui fait penser à la tristesse d'un OnlyFans de nos jours avec la virtualité en moins).
La recherche unique du plaisir est dépourvue de toute morale et également de tout sens. Or il n'y a pas de morale sans sens. Et sans sens il n'y a pas de vie possible à long terme (voilà certainement pourquoi Nietzsche a terminé fou).
Les cendres du père (mises à l'écart durant tout le film) représentent bien l'absence de celui-ci, figure tutélaire d'une famille traditionnelle. La rupture avec la tradition, qui certes restreint les libertés, mais fixe aussi un cadre nécessaire à une vie équilibrée, entraîne inéluctablement son retour dans un effet boomerang (comme l'illustre le final retour à un couple monogamique).
Je suis épaté par ce premier film de Laurent Bouhnik que je découvre et surtout étonné quand j'ai appris dans une entrevue de la chaîne Youtube FilmoTV France qu'il était assez loin d'un traditionaliste et plutôt proche politiquement des prêtres de la mondialisation heureuse (qui crachent sur Le Pen à longueur de journées). C'est quand même excellent d'arriver aux mêmes conclusions alors que sur le papier nos idéologies politiques sont totalement antagonistes. C'est là où l'art arrive à nous relier alors que tout devrait nous opposer. Nous avons comme point commun la sincérité qui est indispensable à tout échange honnête et un goût immodéré pour la subversion. Je vais m'empresser de découvrir le reste de sa filmographie avec grand plaisir.