Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, par sérendipité, que Sion Sono avait sorti un film cette année. Qui plus est sur la plateforme de streaming bien connue (à laquelle je ne suis pas abonné pour des raisons évidentes). Il y a là de quoi choquer le petit néophyte qui entre deux épisodes d'une série B peut se retrouver avec cette oeuvre entre les mains.
Ayant vu presque la totalité de l'oeuvre du maestro japonais, je savais à quoi m'attendre. Mon emploi du temps a vite été décidé. Ce film n'est pas fondamentalement meilleur ou moins bon que les autres du réalisateur, les mêmes thèmes reviennent. La subversion est omniprésente jusqu'au paroxysme de la création. Ce n'est pourtant pas de la provocation dans le vide, elle illustre bien la névrose de la société japonaise d'apparence. Tout ce qui est impossible pour un employé japonais passant sa vie à trimer au boulot, avec sa famille sur le dos, les règles bien strictes à suivre... Ces barrières sont rompues le temps d'un film pour le plus grand plaisir du spectateur. (Et quelle vision du paradis ce canon de Pachelbel avec des jeunes voix frivoles d'étudiantes japonaises qui chantent par dessus)
2h30 de pure plaisir, pour moi aucun autre film ne peut être placé au-dessus cette année. Sa diffusion sur Netflix permettra peut-être de faire connaître le réalisateur un peu plus (pour ceux qui n'auront pas été choqués après la première scène trash).