Second long-métrage pour Tara Wood, après avoir brossé le portrait d’un précédent cinéaste (21 Years : Richard Linklater - 2014), elle récidive de plus belle avec 21 Years : Quentin Tarantino (2019), où elle revient pour nous sur les 21 premières années de la carrière du réalisateur et retrace le parcours de l’un des metteurs en scène les plus talentueux de sa génération.
Le film retrace le parcours de Quentin Tarantino, de ses débuts derrière le comptoir d’un vidéo club a suggérer des VHS à qui veut l’entendre à ses premiers pas devant la caméra (en sosie d’Elvis) dans une série TV, en passant par ses tout premiers scénarios qu’ils a vendu à Hollywood (True Romance - 1993 & Tueurs nés - 1994), jusqu’à ce qu’on lui donne la possibilité d’adapter sur grand écran l’un de ses scénarios avec Reservoir Dogs (1992).
Le documentaire distille des anecdotes et des témoignages de proches collaborateurs et acteurs, pas moins d’une dizaine d’acteur se succède devant la caméra (Michael Madsen, Tim Roth, Samuel L. Jackson, Jennifer Jason Leigh, Bruce Dern, Jamie Foxx, Christoph Waltz, Lucy Liu, Robert Forster, Kurt Russell & Diane Kruger), sans oublier Eli Roth (avec qui il réalisera le double-features Grindhouse - 2007), ainsi que Zoë Bell (actrice & cascadeuse dans la plupart de ses films et doublure officielle d’Uma Thurman sur Kill Bill 1 & 2).
Chacun y va de sa petite anecdote personnelle, de Michael Madsen à Tim Roth qui reviennent sur Reservoir Dogs (1992) & Pulp Fiction (1994), à Samuel L. Jackson pour Jackie Brown (1997) & Les huit salopards (2015), à Lucy Liu pour Kill Bill 1 & 2 (2003/2004), Kurt Russell, Michael Madsen & Zoë Bell pour Boulevard de la mort (2007), Diane Kruger & Christoph Waltz pour Inglourious Basterds (2009) ou encore Jamie Foxx pour Django Unchained (2012). Des souvenirs de tournages savoureux auquel on aurait payé cher pour pouvoir y être, ne serait-ce qu’un instant. Pourvoir s’immiscer entre deux prises et découvrir le maître à l’œuvre.
De son amour pour la blaxploitation aux films hongkongais, des films noirs de gangsters aux slashers (avec des femmes qui ont de la poigne), en passant par ses fresques historiques en tuant Hitler ou en se replongeant dans la traite négrière, Tarantino est un touche-à-tout (notamment lorsqu’il ressuscite le format 70 mm pour Les 8 salopards) et tout ce qu’il touche se transforme en réussite, même lorsque l’un de ses films est un échec commercial (Boulevard de la mort).
« Le cinéma d'auteur indépendant américain des années 90 était comme la Nouvelle Vague française. » comme le disait si bien Stacey Sher (qui a produit 3 des 9 films de Q.T.) et Tarantino n’aura pas tardé bien longtemps à nous le prouver, comme en atteste sa Palme d’Or (méritée) pour Pulp Fiction à Cannes en 1994.
Bien évidemment, Tara Wood ne pouvait faire abstraction du cas Weinstein. Miramax ayant produit tous les films de Q.T. jusqu’à ce que l’affaire Harvey Weinstein éclate au grand jour en 2017, elle y consacre 3 bonnes minutes et revient sur ce qui scellera à jamais, une formidable entente et liberté de travail.
Une filmographie éclectique et remarquable, pour un cinéaste de talent, qui peut se targuer d’avoir fait en 8 film, tout simplement un sans-faute ! On n’a qu’une envie après cela, c’est de les revoir tous.
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