Colette et Berthe.
Pouf pouf.

J'angoissais avant de voir le film. La frousse de n'avoir rien à dire dessus.
Du coup, mon SUPERBE titre calembour tombait à l'eau. L'angoisse.

Mais non: bien au contraire. C'est un John Ford, donc c'est riche.

Riche en scènes de foules, toujours aussi maitrisées et impeccables (je me demande quel était son secret, l'ensemble donne toujours cette impression d'improvisation totale, ça en est confondant).

Riche en scène de beuverie, dont le prétexte est ici un mariage.

Riche en contexte social cette fois, de manière un peu plus explicite que dans la plupart de ses westerns. Ces mineurs gallois, qui découvrent les premières secousses fortes de l'économie, provenant des autres vallées du pays, comprennent que seule l'union leur permettra d'être entendu, ce qui ne a pas sans provoquer des dissensions au sein de cette grande famille.
Mais comme toujours chez Ford, l'amour qui lie les êtres, qui unit cette famille, est plus fort que tout: plus fort que le poids destructeur du ragot, plus fort que la mort qui frappe au fond de la mine, plus fort que le départ pour les continents lointains.

Riche, enfin et surtout, en humanité, ce qui reste LA marque du fabrique du vieil irlandais.
Ici, les longues maladies se traitent à coup de sourire et de lecture de l'île au trésor.
Ici, les pasteurs disent leurs quatre vérités à une communauté bigote croulant sous le poids de la peur et de la superstition au sein d'un sermon inoubliable.
Ici on apprend à se battre en famille, et quand ça ne suffit pas, un vieux boxeur aveugle vient donner un coup de main inattendu.

Non, y a pas, le seul reproche, c'est rapport au titre.
Comme me l'a dit ma tendre et douce, pour un film en noir et banc, c'est quand même un peu ballot.
guyness

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