J’ai rarement vu un film aussi mal joué, mal écrit, que ce soit dans la plausibilité des évènements, les dialogues ou la caractérisation des personnages. Niveau réal ou mise en scène c’est plat. En bonus « j’suis à cours d’inspi » on a droit au plan totalement gratos sur les fesses d’une actrice [facepalm]. D’ailleurs les femmes sont globalement assez rabaissées dans ce film (le plus gênant étant la sœur artiste qui se fait bully tout au long du film).
Mais surtout, le propos principal du film :
L’entente des différents gendres entre eux, ou avec leur beau-père, n’est que le résultat d’une volonté de faire plaisir à leurs femmes respectives, toutes sœurs donc, en prenant sur eux et en arrêtant d’exprimer lorsqu’ils sont heurtés par des propos choquant et raciste. Cette capacité à « prendre sur eux », à « relativiser » est grandement facilitée par le fait qu’ils ont « réussit » leur vie. À aucun moment donc, il n’est question pour chacun d’entre eux de prendre conscience de l’intériorisation de clichés racistes, ou de leur part de racisme, et du fait qu’ils peuvent eux-aussi être blessants.
On se retrouve donc avec l’entièreté des personnages qui tient des propos, ou sont, racistes (du coup hop, passe décisive pour « le racisme anti-blanc »). Même les épouses s’étant mariées avec des personnes racisées et ayant des enfants avec. On a donc un discours sous-jacent du film qui relègue le racisme à une simple affaire de trait de caractère, au même titre que d’être matinal, ou que certains sont plus casaniers que d’autres. Ici, ce qu’on nous dit c’est donc « la tolérance c’est d’accepter l’intolérance de l’autre ».
De plus, le film véhicule un modèle d’intégration bien précis lié à la réussite par le succès social et économique individuel, un succès qui permettrai à l’échelle individuelle de soigner ou occulter toute discrimination subie. C’est oublier toute la dimension systémique du racisme et son articulation souvent liée avec un tel statut (pas que le racisme disparaisse en pareil cas, mais qu’il sera plus ou moins diffus).
On imagine assez bien que le film pense dénoncer le racisme et promouvoir le multiculturalisme (à priori c’était l’intention du réalisateur). Sauf qu’il échoue totalement en ce sens. Pire il produit l’effet inverse en véhiculant des thèses et idéologies de droite et d’extrême droite. Et si l’on considère comment l’extrême droite a progressé en France ces 30 dernières années, on peut donc voir dans le succès en salle du film, le symbole de la normalisation rampante des thèses et idéologies de ce champ de l’échiquier politique, et la faillite de 30 ans de combat politique contre l’extrême droite par les partis historiques de gouvernements à « gauche » (auquel semble s’identifier le réalisateur), au centre et à droite.
On pourrait en écrire autant sur l’idéologie patriarcale entretenue par ce film.
À fuir et à vomir !
Sinon j’ai ris une fois, quand un personnage, désespéré par une situation hors de contrôle malmenant toute la famille, jette au sol sa cigarette électronique comme si c’était une cigarette classique.