Une catastrophe industrielle, de A à Z. Rien ne va. Les personnages n'ont aucun très de caractère autre que leur ethnie. Non seulement ça, mais faut évidemment qu'ils aient toute la panoplie du clichés absurdes : David fait évidemment du krav maga, Chao évidemment du kung fu, Rachid crie évidemment Allahu Ackbar et y a ça partout. Tout tourne autour des religions et des ethnies. Tout. Ils ne parlent de rien d'autre, sont obnubilés par rien d'autre. C'est ridicule. Les appellations en tout genre telles que Bokassa, Oncle Ben's, Amin Dada, Bruce Lee, Kirikou, Popeck, Kadhafi, Enrico Macias... etc, ridicule aussi. Le problème ne concerne même pas le fait que ce soit raciste. Ça, à la limite, c'est le propos que veulent avoir les personnages du film. Mais ça fait tout sauf naturel, c'est juste stupide, on y croit pas. C'est par ailleurs infiniment mal écrit : les répliques d'abord, oui, qui font tout sauf naturelles, personne ne parle comme ça ; mais les timings de celles-ci sont vraiment chaotiques. Les personnages réagissent également aléatoirement. On notera par ailleurs pas mal de moments d'autodérisation des personnages, qui ne fonctionnent pas du tout, on a l'impression que les personnages sont juste encore plus débiles que prévu. Et en plus - certes pas aidés par l'écriture - les acteurs jouent globalement pas bien. Claude et André s'en sortent bien, oui, mais le reste est rude... à l'exception d'Élodie Fontan, qui fait une bonne performance. Mais Elie Semoun, l'actrice jouant Ségolène, le curé... c'est compliqué.
Le problème, c'est que le chaos du film ne s'arrête pas là. Il est aussi incohérent. Chantal Lauby qui passe de xénophobe à danseuse de zumba en quelques jours, en réalisant qu'elle a pas peur des étrangers mais des mulots ? Pardon ? André Koffi qui arrive à arrêter un train en mimant en malaise et arrive à venir à l'autel avec cette stratégie ? Vraiment ? Et la cerise empoissonnée sur le gâteau au venin de cobra : André Koffi qui en 3 secondes change de position sur la mixité ethnique vis-à-vis de laquelle il était hostile, grâce à quoi ? Une métaphore sur le cappucino ? Parce que le lait et le café ça se mélange bien ? Vraiment ? Sérieusement ? On se fout pas un peu de la gueule du monde ?
Un des rares films à provoquer des crises d'angoisse une fois fini. Le seul point positif, c'est quand dans sa débilité, il arrive à être drôle. Le coup des mulots pour expliquer la peur des étrangers, c'est extraordinaire. Mais c'est bien bien maigre. Globalement, c'est une fenêtre donnant droit sur les Enfers.