Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? par BibliOrnitho
Monsieur et Madame Verneuil sont deux bons bourgeois, aristocrates de Chinon. Dans la plus pure tradition Vieille France. Ils ont quatre filles mais déplore déjà la perte des trois aînées, mariées à l'infidèles : la première a épousé un musulman, la seconde un juif et la troisième un chinois. Tout repose donc sur les épaules de la petite dernière. La pression monte et lorsque que celle-ci annonce que l'heureux élu se prénomme Charles et qu'il est issu d'une famille de catholiques pratiquants, papa et maman tombent en pâmoison. Orgasme en directe !
Seulement voila : Charles est noir.
Bien sur, l'une des méthodes pour moquer un trait de caractère est de l'exagérer. Pour la mettre en exergue, pour la rendre ridicule et la démonter. Mais cela requière de la part des scénaristes une certaine adresse et de la finesse. Or, ce film est concentré de poncifs, de caricatures en tout genre. Le ton y est très chargé, outrancier. Les vannes fusent au rythme de deux à la seconde. Toutes bien grasses, et bien racistes. Humour de potache. Comme si la France était coupée en deux : une province conservatrice opposée à la capitale moderne et libérale.
C'est trop souvent énorme. Amis de la finesse, passez votre chemin. Clavier en patriarche bouffi et raciste est à la limite du supportable. Je ne sais pas s'il se croit drôle mais il l'est en fin de compte rarement. Quelques bonnes vannes suscitent toutefois quelques sourires, voire un rire amusé - trop rarement pourtant pour laisser à la fin du film une bonne impression générale. On a vu évidement bien pire et la bonne humeur régnant sur le plateau transparaît clairement à l'écran.
Bilan très mitigé. Bof, bof !