Un apogée de la médiocrité, un nivellement par le bas auquel rien ne peut - fatalement - préparer ni habituer. Philippe de Chauvinisme ressert et ressasse ses vieux relents tradi-comiques pour une macédoine de clichés-plus-bidons-que-ça-tu-meurs coiffée d'un Clavier mal tempéré, d'une Chantal Lobby guindée façon Pécresse et d'une douzaine de victimes consentantes glorifiant malgré elles un racisme des plus ordinaires. Résultat : tirage de tronche assurée pour une "comédie" sans rire et grosse trompette, faisant passer le plus aguerri des Michel Leeb pour un Gad Elmaleh de dernière minute et les tracts de la campagne présidentielle du Rassemblement National pour du prosélytisme genre "vivre seul, c'est bien ; vivre ensemble, c'est mieux".
Selon Du Chauvin la France et la famille Verneuil composent donc avec un gendre Noir qui préfère interpréter Jésus de Nazareth que Othello sur les planches d'une théâtre puant la subvention égotiste et ringardos, un gendre Jaune aux parents physiquement interchangeables et dont la femme fait figure d'artiste incomprise, un gendre Gris se disputant avec un autre gendre Gris en mode Mur de Berlin dans leur jardin respectif mais aussi le beau-papa Noir et sa paresse légendaire, le beau-papa Gris ancienne star du rock-punk à la gloriole peu reluisante, le couple de séfarades bling-bling en veux-tu, en voilà ou encore l'amant allemand s'extasiant devant des toiles de bidoche peintes en bonne et due forme... Tout un programme !
Impossible de rire face à ce grossier, ce piètre spectacle empilant les clichés à tire-larigot... De Chauvinerie préjuge de tout et de rien à renfort de confiote culturelle : ainsi il cite De Gaulle pour parler de la France, Wagner pour parler de l'Allemagne, utilise les termes "phacochères" et "gabonais" pour évoquer la Côte d'Ivoire, montre un juif fumant une vapoteuse et une juive arrosant sa sororité à renfort de champagne, etc... En voilà du projet solide comme une enclume endimanchée au possible, d'une lourdeur et d'une pauvreté d'écriture absolument inqualifiables !
Clavier en fait des tonnes, Abittan sourit tout le temps niveau minimum syndical, Lobby et ses filles arborent jolies coiffures et moues artificieuses et Pascal N'Zonzi nous gratifie d'une séquence de sieste dans le plumard de François 1er que même Paris Match n'oserait pas chroniquer tant la vacuité d'un tel truc s'impose dès son évocation. Du vide, du vide et encore et toujours du vide pour une tarte de long métrage qui en mériterait plus d'une à la douzaine. Une honte de cinéma.