J'ai revu avec une certaine fascination ce film qui met en scène deux actrices superbes, deux monstres sacrés, dans un affrontement qui nous laisse pantois tant il suinte la haine et la souffrance.
L'enfant star des années 20, la blonde poupée capricieuse, dont toute l'Amérique fredonne la comptine, c'est cette Baby Jane, désormais alcoolique et désaxée, qui vit recluse avec sa soeur Blanche, laquelle devenue elle aussi une actrice célèbre, a dû interrompre sa carrière suite à un grave accident de voiture.
Effrayant huis-clos dans une maison lugubre où le grand escalier symbolise le secret : cette soeur que Jane cache, humilie et torture, en proie aux démons de la jalousie, elle, dont personne ne se souvient .
J'avais presque oublié à quel point la face morbide de Bette Davis, magistrale, pouvait être terrifiante, revêtant un masque de folie digne des plus grands muets.
Face à elle, Joan Crawford, saisissante Blanche, nous paraît démunie, vulnérable et fragile, aux prises avec un personnage qui n'a plus rien d'humain.
Un film mené de main de maître, où la violence psychologique nous évoque un autre très beau film, Sunset Boulevard, ou les affres d'une star déchue.
Un duel inoubliable.