Voir le nom d'Aldrich apparaitre en tant que producteur n'a rien d'étonnant quand on voit l'histoire que raconte ce film. On croirait un projet qu'Aldrich a lâché à un autre réalisateur par faute de temps, en tout cas il semble avoir mis son nez là-dedans tant la façon de traiter les personnages ressemble à ce qu'il a fait dans ses longs-métrages. On parle ici d'une femme qui après la perte de son mari apprend qu'il ne lui a laissé que des dettes. Elle, se croyait fortunée et à l'abri du besoin grâce aux différentes affaires de son époux. Elle découvre abruptement qu'elle doit trouver du travail, au tout du moins trouver un moyen d'avoir de l'argent pour garder son train de vie aisé. Pour préserver son confort, cette femme va mettre en place une stratégie lui permettant d'extorquer des fonds et de faire disparaitre les propriétaires. Sur ce point-là le film n'est pas extrêmement bien ficelé, les lacunes du scénario sont nombreuses, mais le personnage est suffisamment fort pour être intéressant. Sa folie et ses mensonges sont eux très bien construits, et il faut dire aussi que l'actrice Geraldine Page qui incarne cette femme manipulatrice et dangereuse tient parfaitement le rôle. Qu'est-il arrivé à Tante Alice possède le même handicap que certains films d'Aldrich, il est trop long, le rythme en pâti grandement. Le fonctionnement du personnage on le comprend rapidement et le rapport entre le prédateur et ses victimes est trop étiré. Ce qui crée plusieurs creux qui font perdre l’intérêt au récit. Mais heureusement le personnage fort reste captivant dans sa relation aux autres, notamment à ceux qu'elle manipule. Une chose maligne est de montrer les arbres qui n'ont pas tous la même hauteur, c'est sous ces derniers qu'elle cache ses victimes. La manière de faire est intelligente, on voit rapidement le nombre des victimes sans pour autant nous les montrer à l'écran. Le final est chargé d'une grande ironie qu'il est difficile de voir venir, cette chose rattrape à elle seule pas mal des défauts du film.