J'attendais des scènes d'action chaotiques de la part du scénariste de la série La Commune, qui excellait à mon sens dans des séquences aux enjeux mortels dont l'issue ne cessait de se reconfigurer par l'enchaînement d'imprévus.
Rien de tel dans QU'UN SANG IMPUR.
Ce qui m'a particulièrement plu dans ce film c'est le "couple" Breitner et Soua. Il y a un respect et une douceur entre ces deux-là qu'on ne verrait même pas dans un film d'amour ! Leur lien illumine ce film "d'horreurs" où personne n'est à sauver. Les Algériens apparaissent comme des barbares sauvages ; les Français comme des assassins froids, cyniques et hypocrites dans leur supposée supériorité de civilisation.
Je ne me fie pas des masses aux représentations de ce film : Abdel Raouf Dafri adore, il me semble, grossir le trait, peindre des caricatures. Voir ses saisons de BRAQUO. J'ai trouvé un peu maladroite sa dédicace au début du générique de fin. Il dédie ce film au peuple algérien et au million et demi de jeunes français appelés et rappelés "qui n'avaient rien demandé". Je ne sais pas si le million et demi de jeunes français n'avaient réellement rien demandé, ni si tout le peuple algérien mérite de recevoir la dédicace. Pour autant, j'apprécie la volonté de réconciliation du cinéaste. Il met en image un conflit peu représenté, avec une équipe franco-algérienne. Je pense que cela ne peut qu'être une bonne chose.