Ce polar français de Clouzot a fait office de référence ultime pendant près de cinquante ans dans le cinéma hexagonal, depuis il a certainement été dépassé par bon nombre de film policier mais reste tout de même un bon moment. Dans sa formule, son intrigue policière c'est assez classique sans aller jusqu'à parler de routine il faut reconnaître qu'il y a peu de surprises dans le déroulement si ce n'est que le crime vient tard dans le minutage car il y a une partie d'introduction plutôt bien vue pour bien instaurer les tenants et aboutissants. Là ou Quai des Orfèvres est plus intéressant c'est d'abord au niveau du visuel avec vraiment un travail de composition de Clouzot et son caméraman, les lumières et les ombres sont contrastées. Ensuite si le scénario, l'enquête est "banale" malgré un coup de théâtre final le délice vient aussi des dialogues, ils sont souvent piquants notamment concernant le personnage de l'inspecteur joué par Jouvet, il y a un humour sombre presque fataliste ou désespéré durant quasi toute la durée. Côté casting aux côtés de Jouvet, Blier et Delair on retrouve toute une suite de seconds rôles habituels du cinéma français des années 40/50 qu'on aime bien.