Pendant longtemps u 36 Quai des Orfèvres à Paris se trouvait le siège de la police parisienne. Dans ce film HG Clouzot nous plonge non pas dans ce monde, mais dans celui du music-hall parisien des années 40. On y entend de nombreuses chansons, et on voit cette vie nocturne typique d'une certaine période parisienne à l'œuvre, avec notamment le parler parisien de l'époque. Le film sort en 47 soit 2 ans seulement après la fin de la guerre. Martineau (Bernard Blier) pianiste de cabaret vit en couple avec Jenny dite Jenny Lamour, performeuse de cabaret. Jenny commence à avoir du succès, et Martineau commence à être jaloux, pas du succès de sa femme, mais plutôt de la manière dont les hommes la regardent. Le jour où le vieux Brignon (l'excellent Charles Dullin), un homme d'affaires pervers qui a comme passe-temps de faire photographier des jeunes femmes nues, lui fait des avances, ç'en est trop pour lui. Il va menacer de mort le vieux Brignon (au restaurant Lapérouse). Seulement voilà, quelques jours plus tard, Brignon est retrouvé mort. Et comme Martineau n'a pas proféré ses menaces de mort très discrètement, il est le premier suspect ...
Quai des orfèvres est le 4è film de Clouzot. Il le tourne après Le Corbeau et avant Manon. Si le film est bien mené, du début à la fin, que les comédiens sont excellents, en particulier l'inspecteur Antoine (Louis Jouvet) et que Blier est très touchant dans le rôle, ou encore l'énorme gueule de Robert Dalban dans le rôle du truand Paula, que l'ensemble est très sympathique et nous plonge véritablement dans l'ambiance perdue des années de l'après-guerre à Paris, il y a de nombreuses longueurs dans ce film, car en réalité l'enquête n'en est pas une, tout s'explique facilement, et il y a peu de mystère. Ce n'est pas encore le Clouzot de La Vérité (qui sera tourné 10 ans plus tard). Mais rien que pour avoir un aperçu de cette époque, il faut voir ce film.