Jenny (Suzy Delair) et Maurice (Bernard Blier) s’aiment à en mourir. Seulement, Maurice est un homme jaloux, violent et gêné à l’idée de voir son amante faire carrière dans le show biz. Très élégante, elle attire de riches hommes d’affaires comme ce Georges Brignon que l’on retrouve assassiné. Très clairement, Quai des Orfèvres voit son intrigue prendre son temps et s’installer définitivement lors du déclenchement de l’enquête menée par l’inspecteur Antoine joué par le grand Louis Jouvet qui crève l’écran au passage. Clouzot réussi à répartir les scènes à tous les protagonistes de l’affaire, nous permettant d’avoir un œil attentif sur leurs attitudes. Remarquons que le mensonge et la jalousie sont omniprésent durant toute l’affaire. De manière fort intéressante, des sujets sensibles à cette époque sont mis à l’écran par Clouzot, comme l’adoption d’enfants de couleurs ou encore l’homosexualité féminine, illustrée par le personnage de la photographe Dora Monnier ( Simone Renant). Des sujets qui sont restés intacts encore aujourd’hui car ils divisent. La maîtrise scénaristique et l’intrigue policière sont la marque de fabrique de Clouzot qui avec Quai des Orfèvres nous propose un mélodrame d’après guerre de qualité.