Des choses gentilles à dire sur ce film :
Ouverture. Une maison bourgeoise. Les premières notes discrètes d’accordéon romantique de The Shadows of Paris posent l’environnement, la scène se situe en France, et il sera pas mal question de passion et des crimes qui vont avec. Tandis que le thème prend son envol, à l’écran, dans un simili plan séquence, s’agitent des personnages qui, s’épient, s’évitent, se manquent de justesse, dans un ballet feutré, minuté, et plutôt drôle, qui donne à la demeure bourgeoise qui lui sert de cadre, des allures autant de scène de théâtre (de boulevard) que de maison de poupées, jusqu’au coup de feu inaugural. Blake Edwards signe avec le prologue de Quand l’inspecteur s’emmêle (auquel on peut associer un générique en totale rupture de rythme et de style) l’une des plus belles ouvertures de film.
Adapté d’une pièce de théâtre sur laquelle Blake Edwards est venu greffer l’inspecteur Clouseau (Peter Sellers), Quand l’inspecteur s’emmêle est le deuxième film de la série des Panthère rose, lequel se focalise sur le personnage de l’inspecteur. Pas de diamant d’une valeur exceptionnelle ni d’histoire de cambriole, Clouseau évolue dans du whodunit des plus basiques armé seulement de sa maladresse et de son petit cœur. Tombé amoureux de la suspecte principale, Clouseau s’assoit sur toute logique et toute déontologie pour résoudre l’enquête et innocenter celle qui ne peut décemment pas être coupable au vu de son ravissant et ingénu minois...
Blake Edwards arrive à insuffler pas mal de tendresse dans son récit et ses personnages principaux, l’inspecteur Clouseau et Maria Gambrelli (Elke Sommer). De ce point de vue, le réalisateur jette les bases de The Party réalisé en 1968 et toujours avec Peter Sellers dans le rôle du trouble-fête, qui contre-balançait et décuplait sa puissance comique par une forme de douceur générée par son personnage principal. Toutefois, si la formule est aboutie dans The Party, il y a un petit quelque qu’elle n’a plus. En fait, le protagoniste de celui-ci, Hrundi V. Bakshi, est un tendre authentique, ce qui rend attachant l’inspecteur Clouseau, c’est que lui a aussi un côté un peu mesquin : il peut se montrer sûr de lui, autoritaire, borné, de mauvaise foi... et tout ça est exacerbé parce qu’il est amoureux... et naturellement chaque fois qu’il cherche à se donner de l’importance, il se plante. Il apparaît dès lors encore plus humain.
Naturellement, Quand l’inspecteur s’emmêle préfigure aussi The Party dans sa mécanique du gag assez complexe (sans parler des improvisations régulières de Sellers entre autres), à la fois proche du théâtre de boulevard mais aussi héritée du cirque et du cinéma muet, que ce soit dans la part laissée au silence, aux jeux d’observation, que ce soit dans le comique de gestuelle d’un personnage qui, malhabile avec son propre corps, va se faire des nœuds, ou même en court-circuiter/contaminer un autre par des échecs de synchronisation (la scène de la partie de billard), que ce soit dans l’utilisation d’accessoires : tous les gags possibles de faire en utilisant une porte son dans Quand l’inspecteur s’emmêle... ou presque. Quand l’inspecteur s’emmêle pose d’ailleurs des gags qui se retrouvent dans les épisodes suivants sous forme de running gag (le globe avec lequel joue Clouseau, le taxi ou du moins la voiture de fonction dont le chauffeur comprend mal les instructions qu’on lui donne...)
Si Quand l’inspecteur s’emmêle s’éloigne un peu de la Panthère rose en n’évoquant pas le célèbre diamant, il n’en façonne pas moins ce qui va devenir une saga par ces running gags mais aussi en introduisant les personnages de Dreyfus (Herbert Lom), Chevalier (André Maranne) et de Kato/Cato (Burt Kwouk) qu’on retrouve régulièrement par la suite... Difficile de dire s’il s’agit de son meilleur épisode mais la saga de la Panthère rose lui doit en tout cas beaucoup.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/quand-l-inspecteur-s-emmele
Ou sinon, je regarde juste les 36 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Personnage > Agissement
À voix haute | Lit ou fait la lecture
À voix haute | S’entraîne avant de...
Deux personnages se cognent la tête l’un l’autre en se penchant
Rendez-vous | Synchronisons nos montres
Personnage > Caractéristique
Maître-chanteur qui parle par allusions
Personnage > Citation
S’inquiète | « Oh mon dieu ! »
Personnage > Interprétation
Loose | S’évanouit exagérément
Réalisation
Démarre sur les chapeaux de roues
Fin | Le mot FIN apparaît en toutes lettres à l’écran
Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite
Tension | Gros plan sur une poignée de porte qui tourne
Vue subjective | Jumelles... avec deux ronds bien dessinés
Réalisation > Accessoire et compagnie
Pouet-pouet | Déguisement
Réalisation > Audio
Ambiance sonore | Concert de klaxon pendant un embouteillage
Bruit exagéré | Écho
Réalisation > Surprise !
Faux suspense | C’était juste un exercice, un entraînement ou un test
Faux suspense | Personnage stoïque qui en fait est mort
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Comique de répétition
Emporté·e par son élan, passe à travers une vitre après avoir enfoncé une porte
Est bourré·e ou drogué·e (gag)
Est éclaboussé·e par un fluide
Gag avec un animal
Gag cartoonesque | Pantalon qui craque au niveau des fesses en se penchant
Gag cartoonesque | Poussé·e accidentellement par une fenêtre ouverte
Karma | Se fait mal en frappant quelque chose sous le coup de la colère
Met en échec le type chargé de le tuer sans s’en rendre compte
Nudisme (gag)
Se retrouve nu·e, en serviette ou en slip dans un endroit public
Tombe ou est poussé·e tout habillé·e dans une piscine (gag)
Scénario > Contexte spatio-temporel
Cliché touristique
Scénario > Ficelle scénaristique
La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille)
La chatte à Mireille
Scénario > Situation
Passion | Moment d’intimité interrompu
Thème > N’importe quoi
Non-suspension d’incrédulité | Disparaît comme par enchantement
Trop con·ne | Ne se rend pas compte qu’il/elle prend feu
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Objectification sexuelle | Reluque une femme
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais