Quand la ville dort par Northevil
Gros coup de cœur pour ce superbe récit s'incarnant à travers chacun des personnages avec une grande beauté, nous laissant nous y intéresser pleinement, même pour peu de temps.
C'est une des grandes forces de ce film, en ne laissant aucun temps mort et allant au principal tout le temps, on est directement au plus profond de l'intrigue ou d'un personnage. On est ici dans une richesse inouïe, tous ayant son propre but et nous entraînant avec lui (ou elle) pour y croire. Les imbrications sont multiples, tissant de cette histoire une grande toile parfaitement formée. On voit ainsi une image globale de la société avec tous ces petits travers représentés à travers ces personnes et ces intrigues, le détail et le global en même temps. Ceci est représenté par exemple par le commissaire à la fin, vantant l'importance de la police qui protège l'ordre de la société et de la civilité dans un très beau et intelligent discours il faut avouer, bien construit et crédible, pour la seconde d'après montrer un mépris et une analyse infondée et bien malheureusement erronée de Dix. Ce qui est extrêmement intéressant, c'est que ce qu'il raconte sur l'image globale est bien dite et très engageante, mais pour cela il manque de discernement dans le détail des personnalités différentes.
Au niveau de la mise en scène c'est excellent, la réalisation n'ennuie pas un seul moment, sait prendre des risques, joue à merveille sur le jeu d'ombres et lumières, et alterne de nombreux gros plans sur les visages (éléments forcément primordiaux de ce film) et des plans plus larges dans une photographie de toute beauté.
Toute la complexité du travail en équipe où l'accord entre toutes les parties est pratiquement impossible, la beauté de l'amour et de la passion inarrêtable, et aussi des dialogues percutants très bien écrits.