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Diantre, qu’elles sont belles ces Alpes autrichiennes enneigées. Qu’ils sont charismatiques ces acteurs, de Richard Burton qui mène la danse en totale maîtrise à Clint Eastwood, déjà installé par la Trilogie du Dollar, en exécutant taiseux. Qu’elle envoie cette musique de Ron Goodwin. Qu’elle est prenante cette ambiance de thriller d’espionnage polaire qui rappelle les meilleures heures des agents 007, Snake ou 47.
A travers l’infiltration d’un commando britannique, épaulé par l’américain le plus classe du monde, en plein cœur des montagnes ennemies, c’est toute une tension qui s'installe. Le parachutage, le repérage à la jumelle, l’attente, et l’arrivée au village : une mise en place efficace qui laisse le spectateur dans le mystère. Les véritables enjeux de cette mission sont troubles, et l’imbrication de jeux de dupes dans le scénario, à base d’agents triples et de planification ingénieusement millimétrée, dévoilent au compte-goutte des machinations alambiquées et captivantes. Nous sommes en immersion totale et ne savons plus à quels saints nous vouer.
Les personnages sont caractérisés de belle façon, jamais caricaturaux (à part peut-être ce major de la Gestapo), tous avec leurs atouts, allant même jusqu’à lancer une petite boutade sur la vanité des acteurs, prêt à mourir pour la chance d’un rôle conséquent. Et si le film ne s'embarrasse pas de la question du langage allemand, c’est bien parce que Brian G. Hutton et son scénariste font confiance au spectateur pour comprendre que ces hommes sont bilingues.
Si le dernier tiers du film, cacophonie d’explosions, duels au sommet et course poursuite endiablée, est un chouïa long, il n’apporte pas moins une catharsis bienvenue à toute la retenue des deux premiers. Where Eagle Dares est une aventure complète et complexe qui s’inscrit comme un indispensable du genre.