Bon nombre de films de guerre hollywoodiens eurent pour seule ambition de fournir du spectacle et de l'action, en se souciant peu de vraisemblance historique ou militaire. Ce sera le cas pour L'Express du colonel von Ryan, la Brigade du diable ou la Grande évasion... et ce sera aussi le cas avec Quand les aigles attaquent qui satisfait pleinement aux impératifs du grand spectacle, car ces films sont généralement de grosses productions, techniquement bien faites et d'un aspect fort divertissant. Ici, le scénario écrit par Alistair MacLean (auteur des Canons de Navarone) accumule les péripéties, les dangers et les situations les plus inextricables, et l'idée de base est assez surprenante. C'est une production britannique aidée par de gros moyens américains et par le chef cascadeur Yakima Canutt à qui Hollywood doit les plus belles scènes d'action de son histoire (notamment la course de chars de Ben-Hur). Brian G. Hutton qui récidivera un an plus tard avec un autre film de guerre-spectacle De l'or pour les braves (avec encore l'ami Clint), mène ce film tambour battant, créant un suspense qui va crescendo. Sa virtuosité éclate surtout lorsque les retournements de situation rendent l'intrigue totalement imprévisible. A la vigueur de la réalisation, soutenue par la musique solide et virile de Ron Goodwin, s'ajoute la remarquable osmose du duo Burton-Eastwood. Un film de guerre très efficace qu'il serait dommage d'ignorer.