Il y a plusieurs films dans ce film. Quand les tambours s'arrêteront réunit plusieurs qualités de westerns. L'intrigue d'ensemble ressemble à celle d'un western anti-indien : un village est assiégé par des Indiens et les villageois tentent de survivre en se réfugiant dans un bâtiment. Cela donne un film d'action assez tendu, et le cinéaste sait jouer sur l'espace pour faire avancer l'action. En plus, le réalisateur ne nous montre quasiment pas les Indiens, histoire de leur conférer un statut quasi-surnaturel.
Mais comme le scénario est plus intelligent qu'il en a l'air, les premières phrases, en voix off, qui ouvrent le film, désamorcent le côté "anti-indien" : un Indien (on ne sait pas qui, et on s'en moque) nous explique pourquoi son peuple s'est enfui. Un peuple parqué dans des réserves, loin de sa véritable terre, un peuple méprisé, considéré comme de la sous-humanité. C'est donc là le deuxième aspect du film, hélas sous-employé : j'aurais aimé que cela donne plus que deux ou trois phrases en ouverture d'un film.
Et puis, il y a l'aspect qui, pour moi, reste le principal : le portrait, qui occupe toute la première moitié du film, d'une petite ville (Spanish Boots) et qui se transforme en une critique virulente du puritanisme et de son hypocrisie.
Tout ça en 1h15.
Autant dire que, même si les acteurs ne sont pas géniaux (on est dans une vague série B, quand même), on a un film rythmé et intelligent.
Merci Jambalaya pour cette découverte.