Un film atroce, hyper réaliste et qui a encore un réel impact et ce, plus de vingt-cinq ans après.
Il n’y a rien d’étonnant à cela que le film de Jimmy T. Murakami soit resté inédit en France jusqu’à sa ressortie en 2012. Dans un pays aussi pro-nucléaire qu’est le nôtre, voir le film sortir sur nos écrans en 1986 ou fin des années 80 alors que la catastrophe de Tchernobyl est encore dans les esprits (le drame a eu lieu le 26 avril 1986) aurait été mal perçu ou n’aurait attiré que trop peu de spectateurs. Quand souffle le vent (1986) est un film assez unique en son genre et pour cause, il mélange habillement l’animation et les prises de vues réelles. D’une durée de 80 minutes, le film est à 99% un huis-clos (très bavard) se déroulant dans une maison où l’on suit inéluctablement la lente descente aux enfers d’un couple d’anglais vivant dans un cottage isolé en pleine campagne. Alors qu’ils se préparent à une nouvelle guerre (nucléaire cette fois-ci), ils restent confiant en leur gouvernement (qui avait jusque-là gagné deux conflits mondiaux), ne s’attendant pas à vivre de plein fouet les effets de la radiation. Pensant être à l’abri en suivant les instructions fournies par le gouvernement, on suit pas à pas leur lente agonie, ressentant au fil des minutes et des heures qui s’écoulent les premiers effets de la radioactivité. Le film y dépeint avec réalisme l’atrocité de la situation dans laquelle se retrouvent les protagonistes, avec ce flegme britannique immuable qui les anime et l’absurdité de cette guerre et de l'armement nucléaire. Un film atroce, hyper réaliste et qui a encore un réel impact et ce, plus de vingt-cinq ans après.
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