Keiko est veuve et hotesse dans un bar de nuit de Tokyo. C'est ainsi qu'elle élève sa famille. Elle a de l'ambition, donc elle change de bar pour un plus en vue, puis rêve ensuite d'ouvrir le sien. Plusieurs de ses clients sont amoureux d'elle, et elle pourrait choisir d'en épouser un pour débuter une nouvelle vie, mais, par respect pour son défunt mari, elle s'y refuse... Accompagné par une musique jazzy toute en retenue de Toshirō Mayuzumi, le film est une délicieuse plongée dans les 60's nocturnes de Tokyo, ce qui nous changer un peu de la vision strictement occidentale de cette époque souvent fantasmée. Le film est beau mélodrame, portée par l'actrice fétiche de Naruse, Hideko Takamine, assez triste dans le fond, mais jamais plombé car emprunt d'une légèreté qui se veut plus forte que le désespoir. On pense évidemment à La Rue de la Honte que Mizoguchi ne réalise que deux ou trois ans plus tôt, les deux films correspondent et donnent une vision assez complémentaire de la question.