Mikio Naruse et son éternel sujet de prédilection à savoir la femme victime de la Société japonaise et des hommes, et Mikio Naruse avec son éternelle actrice fétiche la charismatique, talentueuse et très photogénique Hideko Takamine. On ne change pas un duo qui gagne avec un sujet ultra-pessimiste.
Ça manque parfois d'allant dans la manière où le récit est conduit, mais pour ce qui est de filmer dans un superbe Cinémascope en noir et blanc le cinéaste est très loin d'être un manche, sa mise en scène est d'élégance remarquable.
Au niveau de l'histoire, on reste toujours dans la justesse. Les hommes ne sont pas montrés sous leur plus beau jour, mais on ne charge pas pour autant le portrait. Ils sont sympathiques, compréhensifs mais en même temps veules et lâches, bref ce sont la plupart des hommes dans la vraie vie...
Et puis, il y a Hideko Takamine qui a été pour Naruse ce que Setsuko Hara a été pour Ozu ou Marlène Dietrich pour von Sternberg, une véritable muse...