Il n'aura donc fallu qu'un seul film à Michael R. Roskam, à savoir Rundskop, pour que les portes d'Hollywood s'ouvre à lui. Il faut dire que Bullhead était un véritable film choc dont j'en garde une expérience presque proche du traumatisme (il y avait quand même une ou deux séquences vraiment très dure). Au passage, c'est également ce film qui révélera au grand public l'excellent Matthias Schoenaerts qui verra les portes d'une carrière internationale s'ouvrir à lui après cette oeuvre et ne plus être uniquement cantonné au cinéma belge ou hollandais (il avait quand même tenu avant Rundskop un petit rôle dans Black Book de Paul Verhoeven).
Roskam part donc à Hollywood pour son second film et s'entoure quand même de sacrés personnages pour The Drop, thriller policier plutôt bien foutu: Tom Hardy en acteur principal, James Gandolfini tout juste avant qu'il ne décède d'une crise cardiaque et Noomi Rapace, révélée à tous dans la trilogie Millenium et qui, mine de rien, mène bien sa barque aux USA aussi. Et évidemment, un rôle pour Matthias Schoenaerts car il semble que le réalisateur et lui sont un peu inséparables.
Quand vient la Nuit n'invente rien, soyons honnête. Mais le travail est particulièrement bien foutu même si j'ai trouvé que le cinéaste avait plus de choses à raconter avec Bullhead. Ici, on sent quand même qu'on est dans un cinéma américain grand public, bien plus formaté. Mais Roskam est un gars qui a le sens du cadrage et qui est capable de raconter une histoire.
C'est encore le cas ici et comme je l'ai dit il est particulièrement bien entouré. Tom Hardy est impeccable et finalement la confrontation avec le personnage de Schoenaerts reste l'un des meilleurs moments du film.
Je suis quand même curieux de voir ce que Roskam sera capable de faire avec son prochain film (dont on retrouvera une nouvelle fois Schoenaerts à l'affiche) et voir si on lui laissera plus de libertés. The Drop est un film très honnête mais de toute façon trop balisé dans le carcan hollywoodien.